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Dramatique et léger

Pour le festival Offenbach qui se tient jusqu’au 9 août à Etretat, Yves Coudray, directeur artistique, propose de découvrir deux pièces, composées à 20 ans d’intervalle, Dragonette et Fleurette.

 

Le festival Offenbach apporte aussi sa pierre à l’édifice des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. Cette année, il se penche sur Offenbach et les militaires. « En y regardant de plus près, les militaires sont très présents dans les œuvres lyriques ». Pour développer cette thématique, Yves Coudray a pioché dans une partie peu connue du répertoire d’Offenbach (1819-1880). « Dans le festival, j’aime remettre à l’honneur des pièces que l’on ne joue plus ». Le chanteur met en scène Dragonette, une pièce qui « n’a pas été jouée depuis presque cent ans », et Fleurette, une œuvre « jamais montée en France ».

 

Peu de points communs entre ces deux ouvrages en un acte. Avec Dragonette, « on est loin de l’Offenbach qui fait rire tout le monde. Le compositeur a eu envie de prouver qu’il pouvait être un musicien dramatique. Il est allé vers quelque chose de plus profond. La pièce commence de manière légère et, tout à coup, elle devient un quasi drame. Il y a des moments graves. L’air de Dragonette donne les larmes aux yeux ».

 

Dragonette raconte l’histoire d’une jeune fille qui a décidé de revêtir l’uniforme pour éviter à son frère jumeau d’être considéré comme un déserteur. Mais le subterfuge est découvert et le garçon est soupçonné d’avoir traversé les lignes ennemies secrètement… Quand à Fleurette, elle est une jeune couturière qui a été enlevée pour mettre un costume de scène aux mesurez d’une comédienne souhaitant devenir la favorite de Louis XV. Un travail qu’elle doit effectuer en deux heures. Si elle réussit, elle gagne une fortune. Si elle échoue, elle se retrouve à la Bastille. Elle entame sa tâche lorsque son fiancé arrive de manière inattendue… « Là, nous sommes dans le comique, dans la veine d’Offenbach que l’on aime retrouver ».

 

Avec Dragonette et Fleurette, Yves Coudray présente deux facettes du travail d’Offenbach qui « correspondent à deux périodes différentes de sa vie. Avec Dragonette, on sent un Offenbach inquiet, grave. Souvent, il présentait les militaires comme des personnes fantoches. Il était né en Allemagne et vivait en France. Les Allemands l’accusaient de saper le moral des troupes allemandes et les Français l’accusaient aussi de saper le moral des soldats français. Cela influence évidemment un homme ».