La Métropole et la Ville de Rouen en quête du meilleur scénario pour la culture

Mardi 15 mars se tiennent au 106 à Rouen les Rencontres de la culture, organisée par la Métropole et la ville de Rouen. A cette occasion Fil-Fax et Relikto entament une série d’articles sur des sujets culturels. Alors les Rencontres de la culture, pour qui ? Pourquoi ? Explication avec David Lamiray, vice-président de la Métropole Rouen Normandie et Christine Argelès, première adjointe de la ville de Rouen, tous deux chargés de la culture.

 

pelemele_rencontresRendez-vous dans cinq ans… A l’issue des Assises de la culture organisées par la ville de Rouen en 2010, tous les participants, acteurs du secteur et élus, avaient décidé de se retrouver pour effectuer un nouvel état des lieux. Ce sera chose faite mardi 15 mars dans la salle du 106, sur les quais rive gauche, avec deux puissances invitantes : la Ville de Rouen et la Métropole Rouen Normandie.

 

Car depuis 2010, le paysage a considérablement évolué. La loi de janvier 2014 de Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (loi MAPAM) a complété leur statut. La communauté d’agglomération de Rouen, Elbeuf, Austreberthe (CREA) est devenue la Métropole Rouen Normandie, avec de nouvelles compétences. Simultanément la réforme territoriale s’est poursuivie pour aboutir en août 2015 à la loi NOTRe qui instaure une nouvelle organisation territoriale et rebat les cartes des compétences entre collectivités.

 

A cela s’ajoutent sur le territoire de la Métropole l’ouverture de la SMAC au 106 et de Historial Jeanne d’Arc, la naissance d’un centre dramatique national, la fermeture du Hangar 23, la renaissance de la chapelle Corneille en un auditorium régional. Sans oublier le cirque-théâtre d’Elbeuf qui a noué des liens forts avec La Brèche à Cherbourg. Mais aussi, un contexte financier devenu peu favorable et contraint les collectivités à des arbitrages délicats.

 

Car le sujet est sensible. Ses débats et polémiques sont naturellement amplifiés par la personnalité turbulente et exigeante de ses protagonistes, artistes, créateurs, producteurs, animateurs, élus communaux engagés dans l’action culturelle, et aussi les publics. Ils interrogent et se posent d’autant plus de questions que le paysage institutionnel change. Dans l’enceinte des conseils municipaux, majorités et minorités trouvent aisément matière à s’opposer. Quelle politique de la culture au sein de la Métropole ? Quelles articulations entre les 71 communes et particulièrement la ville de Rouen qui historiquement, occupe une place particulière ?

 

Décloisonner

Elargir le champ territorial des assises à l’échelle de la Métropole devenait « une évidence », résume Christine Argelès, première adjointe au maire de Rouen, en charge de la Culture au moment de « définir nos grands axes et nos grandes priorités ». Même analyse de la part de David Lamiray, vice-président de la Métropole Rouen Normandie en charge de la Culture, maire de Maromme : « Nous sommes à un tournant avec la naissance de la Métropole qui permet de concentrer les politiques. Nous pourrons décliner une politique culturelle à l’issue des discussions, des échanges et du partage des expériences. En juin, nous annoncerons les premiers éléments ». Avec une promesse : « on vous écoute et seulement après, on décidera ». Le vice-président convient toutefois d’un impératif : « Sortir des cloisonnements qui limitent le rayonnement. Les maires déclinent leur politique culturelle sans se préoccuper des voisins les plus proches ». Il sera alors nécessaire de créer « une cohérence, une lisibilité, des synergies, des complémentarités à l’échelle du territoire métropolitain ».

 

Pour David Lamiray, « la métropole doit s’inscrire dans des coproductions extra communales, accompagner des projets d’intérêt métropolitain et ne doit pas se suppléer aux communes ». Christine Argelès parle d’une « métropole collaborative qui coordonne, met les acteurs en réseau et propose des outils qui permettent d’assurer une forme d’équité ». Et quelle place pour les 71 communes ? L’élue de la ville de Rouen rappelle « les enjeux de proximité de chacune ». Cela passe par un accompagnement des structures, un soutien, la recherche de lieux, le développement de la pratique amateur.

 

Les Rencontres qui leur sont destinées seront le second acte d’une réflexion commencée en amont par la tenue de quatre ateliers thématiques : “les nouveaux territoires urbains de la culture“, “la participation des publics et des nouvelles générations“, “le numérique“, “les nouveaux modèles économiques“. Le travail a commencé dès le mois de septembre 2015. Il y aura donc un premier “débriefing“ le 15 mars avec la contribution de “grands témoins“.

 

Etienne Banzet, Maryse Bunel

 

 

relikto.com et filfax normandie sont partenaires des Rencontres de la Culture