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Aimer jusqu’à en mourir

Frédéric Roels reprend Carmen de Bizet, créé lors du cinquantenaire du Théâtre des Arts en décembre 2012. Cette fois-ci, le directeur de l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie présente cet opéra avec seulement les quatre personnages principaux, un instrument, le violoncelle, pour mettre en évidence la fragilité des êtres. C’est réussi. Carmen intime est interprété jusqu’au 8 décembre à la salle Sainte-Croix-des-Pelletiers à Rouen avant une tournée.

 

carmenintimeFrédéric Roels est revenue à Carmen. Pour l’ouverture de la saison précédente, il mettait en scène l’œuvre de Bizet en présentant une Carmen, non pas seulement comme une femme dominatrice, arrogante, séductrice mais aussi comme un être fragile et de passion, portant une blessure profonde qu’elle souhaite cacher derrière une certaine vivacité. « Lorsque j’ai préparé cette mise en scène, j’avais déjà en tête ce projet. Je savais qu’il y avait quelque chose à faire de cet ordre-là ».

 

Dans ce Carmen intime, le directeur de l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie explore davantage cette dimension de vulnérabilité. « Je m’intéresse à sa fragilité. Le personnage de Carmen est violent et animé de passion aussi extrême et intense. C’est une sorte de défense contre une fragilité affective ».

 

Frédéric Roels cherche l’essence de l’œuvre de Bizet. Il oublie le contexte historique et politique. « C’est certes un des éléments de compréhension de l’œuvre ». Il raconte à la fois la vie de cette femme, éprise de liberté, et également une autre histoire : « une histoire de déchirure entre les personnages, une histoire de chair ».

 

Le metteur en scène a concentré son travail sur les relations de séduction et de haine, de force, de désir et de destruction. C’est dans cet espace scénique réduit et fermé, juste un carré de sable, que les corps dialoguent et s’affrontent. Escamillo, dans son costume blanc, le regard caché derrière des lunettes de soleil, apparaît comme une sorte de parrain. Micaëla, pleine de candeur et de fraicheur, cherche l’amour auprès d’un Don José, fragile et tiraillé entre deux femmes que tout oppose. Carmen, féline, aux allures de grande ado désinvolte dans son jeans coupé et son blouson de cuir rouge, descend très peu dans cette arène. Comme pour montrer qu’elle veut rester libre. Elle évolue un peu en dehors mais surtout sur les rebords qui la grandissent. Elle est là, bien là. Elle saute, elle danse, elle domine. Pour mieux s’écrouler.

 

 

Les interprètes

  • Carmen : Catherine Lafont
  • Don José : Carlos Natale
  • Escamillo : Vincent Billier
  • Micaëla : Jenny Daviet
  • Violoncelle, en alternance : Florent Audibert, Anne-Claire Choasson

 

Les dates

  • Vendredi 15 novembre à 20 heures, dimanche 17 novembre à 16 heures, mercredi 4 décembre à 20 heures, vendredi 6 décembre à 20 heures, dimanche 8 décembre à 16 heures à la salle Sainte-Croix-des-Pelletiers à Rouen. Tarifs : 20 €, 5 €. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Mercredi 11 décembre à 20 heures au Cadran à Evreux. Tarifs : de 19 à 8 €. Réservation au 02 32 78 85 25 ou billetterie.evreux@sn-el.fr
  • Samedi 15 mars à 20 heures et dimanche 16 mars à 16 heures à la salle des fêtes à Neufchâtel-en-Bray.
  • Vendredi 28 mars à 20 heures au théâtre des Chalands à Val-de-Reuil. Tarifs : de 15 à 10 €. Réservation au 02 32 59 44 24.
  • Du jeudi 3 au dimanche 6 avril à la Péniche Opéra à Paris.
  • Mardi 8 et mercredi 9 avril à 20h30 à Juliobona à Lillebonne. Tarifs : 17 €, 14 €. Réservation au 02 35 38 51 88. Sur www.juliobona.fr