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Amours contrariés

C’est un opéra de jeunesse. Mozart a seulement 18 ans lorsqu’il écrit La Finta Giardiniera (La fausse jardinière). Présentée au festival d’Aix-en-Provence, cette production est reprise du 4 au 12 juin au Théâtre des Arts à Rouen.

 

La Finta Giardiniera de Mozart (photo Patrick Berger)
La Finta Giardiniera de Mozart (photo Patrick Berger)

Ce n’est pas l’œuvre de Mozart la plus connue. Elle est pleine de gaité et de fougue. Pour Frédéric Roels, directeur de l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie, La Finta Giardiniera reste cependant une pièce « importante » parce qu’elle se situe « à la charnière des œuvres de jeunesse et des œuvres de la maturité. Mozart entame une psychologie des personnages qui se traduit dans sa musique ».

 

La Finta Giardiniera évoque le désir amoureux sur un fond de quiproquos. La fausse jardinière est une vraie marquise. Une femme terrifiée qui a dû s’enfuir car son fiancé, le comte Berfiore, a voulu la tuer. Violante devient alors Sandrina et porte un déguisement de jardinière. Elle est accompagnée de son valet, Roberto, qui se fait passer pour son cousin et pour un jardinier et s’appelle Nardo. Un an plus tard, la belle Arminda va épouser le comte Belfiore, persuadé d’avoir assassiné Violante. Quant à Serpetta, la servante, elle se verrait bien dans les bras du podestat Don Achise.

 

Dans La Finta Giardiniera, Valérie Nègre qui reprend la mise en scène de Vincent Boussard voit là trois destins de femmes du XVIIIe siècle. « Elles sont issues de trois classes sociales différentes et cherchent leur liberté, leur émancipation. Mais l’ordre social va s’imposer. C’est comme un roman d’initiation ».

 

Créé à Munich en janvier 1775, cet opéra de Mozart dure quatre heures. Andreas Spering qui dirige l’orchestre de l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie a effectué quelques coupures pour retenir 2h40 de spectacle. « Nous avons coupé trois à quatre récitatifs. Rien ne vient perturber la trame de l’opéra. Nous avons gardé la même logique » avec des moments de séduction, des ruptures, des rebondissements et des malentendus qui font toujours sourire.

 

  • Mercredi 4 et vendredi 6 juin à 20 heures, dimanche 8 juin à 16 heures, mardi 10 et jeudi 12 juin à 20 heures au Théâtre des Arts à Rouen. Tarifs : de 65 à 5 €. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Répétition commentée : lundi 26 mai à 19 heures
  • Introduction à l’œuvre une heure avant chaque représentation