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Arno, en grand

Arno clôt samedi 22 juin le Printemps au parc à Grand-Quevilly. Un concert d’Arno est toujours un moment unique tant le chanteur belge émeut par sa fragilité et, à la fois, éblouit par sa puissance. Il amuse beaucoup avec ses blagues potaches. C’est un cocktail explosif et surtout une belle rencontre.

 

Une grande gueule. Arno aime la provocation. Il multiplie sur scène et lors des interviews les petites phrases empreintes d’humour noir, d’ironie et de dérision. Il s’amuse de ces moments où il se montre moqueur et impudique. Néanmoins, cela ne vient pas briser le charme de ce séducteur, de cet homme affable qui trempe sa plume dans l’encre amère, mélancolique. Ces mots sont portés par une voix unique, déchirée, rocailleuse.

Un grand cœur. Au premier regard, on pourrait penser qu’Arno fait partie de ces artistes déglingué qui se moque pas mal de ce qui se passe autour d’eux. Arno est plein de fragilité et de blessures et d’une immense générosité. Il peut sortir quelques blagues noires mais aussi livrer des messages de paix et de fraternité. Sur scène, ce n’est pas seulement de la voix qu’il donne. C’est tout son corps qui exprime cette fragilité. Cela fait d’Arno un des artistes les plus bouleversants.

Une grande carrière. Avant ce parcours en solo entamé dans les années quatre-vingt, Arno a fait ses armes avec TC Matic en Belgique. Il prend ensuite une voie artistique bien particulière qui ne ressemble qu’à lui, qui prend racines dans le rock, le rhythm’n’blues. Il a su s’affranchir de tous les codes pour garder une plus grande liberté. Pendant toutes ces années, les albums, les tournées se sont enchaînées. Les tubes aussi avec Les Yeux de ma mère, Putain, Putain, Chic et pas cher… Il vient de sortir son dix-neuvième album solo, Future Vintage, où les atmosphères sont marines, les ruptures amoureuses toujours aussi douloureuses.

Un grand bazar. C’est un terme qui revient régulièrement dans la bouche d’Arno. Un terme qui lui va bien puisqu’il peut être plein de contradictions. Dans cette allure de sauvage, il y a une élégance touchante. Sa nonchalance peut très vite se transformer en une étonnante énergie. Tout comme cette forme de nostalgie qui alterne avec une belle joie de vivre. Mais on se sent très bien dans le grand bazar d’Arno.

 

 

  • Samedi 22 juin à 21h15 au parc des Provinces à Grand-Quevilly.
  • Concert gratuit.