Les artistes sont aussi des parrains et des marraines

parrainageC’est un metteur en scène talentueux. C’est aussi une très belle personne. David Bobée a mis en œuvre diverses actions pour accueillir au mieux les réfugiés. Depuis un an, le CDN de Normandie Rouen dont il est le directeur, s’est rapproché de l’Association pour la promotion des migrants de l’agglomération rouennaise pour mener des ateliers d’écriture, animé par Ronan Chéneau. Le fruit de ce travail : un magnifique spectacle créé les 13 et 14 mai au théâtre des Deux Rives. Entre deux représentations des Arrivants, David Bobée a réuni à l’hôtel de ville de Rouen des acteurs de la vie culturelle pour une cérémonie de parrainage présidée par Valérie Fourneyron, députée de la Seine-Maritime, et Yvon Robert, maire de Rouen.

 

David Bobée, Catherine Dewitt, comédienne, Marie-Hélène Garnier, metteur en scène de La Dissidente, Yann Dacosta, metteur en scène du Chat foin, Philippe Chamaux, co-directeur du CDN de Normandie Rouen, Florent Houdu, comédien, Ronan Chéneau, auteur, Sylvain Wavrant sont devenus samedi 13 mai les parrains ou marraines de réfugiés venus de Syrie, du Rwanda, d’Albanie, d’Erythrée. C’était « jour de fête », s’est réjoui le directeur du CDN. « Vous avez trouvé un refuge. Vous pouvez souffler un peu maintenant. Quelqu’un est là en cas de besoin ». Pour David Bobée, « un territoire se définit par son ouverture. Ce sont les personnes qui construisent leur vie au quotidien. Les frontières sont mouvantes. Aucun être humain ne peut être illégal ».

 

Lors de cette cérémonie joyeuse, Yvon Robert a rappelé « la volonté de défendre et promouvoir les idéaux et les valeurs auxquels nous tenons tout particulièrement. Nous devons être exemplaires en nous montrant accueillants avec celles et ceux qui veulent venir se refugier. Il ne faut pas oublier notre histoire. Notre pays s’est construit avec des citoyens venus d’ailleurs. Et nous devons en être fiers ». Pour Valérie Fourneyron, « la ville ne peut que s’enrichir, se construire en ouvrant ses portes, en ouvrant ses mains et son cœur. Il faut savoir écouter la voix et le silence de ceux qui appellent ». La députée préfère la construction de ponts à celle des murs « pour se rencontrer, se connaître. L’art et la culture sont capable de construire des ponts ».

 

Par ce symbole fort, chacun a « affirmé une fraternité ». Pour Catherine Dewitt, cet engagement est celui d’une « femme », d’une « citoyenne du monde. J’ai du mal à rester chez moi, sachant que des gens sont jetés sur les routes ». Quel rôle ? Les aider à « s’intégrer, entrer dans un monde où ils sont les bienvenus », explique la comédienne. « Nous les accompagnons dans leurs démarches administratives. Nous effectuons des collectes », ajoute Yann Dacosta, metteur en scène de la compagnie du Chat Foin. Quant à Florent Houdu, comédien, « notre rôle est d’être présent, sortir, aller au théâtre pour combattre la solitude ».