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Baloji, entre rap et rumba congolaise

Il a plusieurs cordes à son arc. Baloji n’est pas seulement chanteur. Il écrit, compose, réalise ses clips, fait l’acteur. C’est le rappeur qui sera jeudi 8 novembre au 106 à Rouen.

Baloji construit un pont entre les continents européen et africain. Dans 137, avenue Kaniama, sorti au printemps 2018, il nourrit son rap de rumba congolaise. « C’est la musique de mes parents. Je l’écoutais avec eux. Récemment, je me suis reconnecté avec la musique congolaise. Je l’aime beaucoup. Elle est empreinte de tristesse et de liesse. C’est incroyable. Elle peut vous mettre dans des états mélancolique ou vous procurer de la joie. Elle est très directe, primaire. C’est aussi une musique hyper exigeante qui demande de la dextérité. Pour moi, c’est naturel de marier ces musiques ».

Il a imaginé un bel écrin à des textes sur l’amour, le thème principal qui traverse 137, avenue Kaniama. « Quand j’ai commencé à écrire, je n’avais pas une idée précise mais j’avais le désir de parler d’amour, de proposer la perception de la relation amoureuse par le prisme masculin. Ce fut un challenge pour moi. Je me suis placé du côté de l’intime. Ma difficulté n’était pas liée à la pudeur mais je me demandais si je me posais les bonnes questions. J’ai raconté des situations, abordé divers types de relation qui amènent à des réflexions ».

 

 

L’amour et aussi la situation politique de l’Afrique, la résignation. « La plupart des gens de ma génération sont pessimistes. Je n’invente rien. C’est un constat général. Nous sommes désabusés, Comme anesthésiés. Parfois, on peut se complaire là-dedans ».

Passionné de poésie, Baloji aime les chansons lorsque « la rime est au service de l’histoire. Et pas l’inverse. Je ne veux pas être seulement dans la punch line. Il doit y avoir une finalité » et aussi des images. « Je suis belge. Je suis un enfant de Jacques Brel qui savait chanter les détails. C’est par filiation que j’appartiens à cette école-là. C’est donc visuel pour mettre en chair l’imaginaire ». Les images, il les travaille aussi pour les pochettes des albums et pour ses clips. Toujours au service de la musique.

 

Infos pratiques

  • Jeudi 8 novembre à 20 heures au 106 à Rouen.
  • Première partie : Mbata Kong
  • Tarifs : de 16,50 à 4 €. Pour les étudiants : carte Culture. 
  • Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com