Bande dessinée : Florence Cestac, marraine des 48H de la BD

photo Denis Wilde
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photo Denis Wilde

Elles sont plus de 70 librairies en Normandie à suivre l’appel des 48H BD les 1er et 2 avril. Une vaste opération en France et en Belgique menée par 13 éditeurs parmi les plus conséquents. Une opération de promotion qui donne la possibilité au plus grand nombre de s’acheter autant d’albums qu’il y a d’organisateurs, au prix ridicule de 1 €. Dargaud, Glénat, Delcourt, Dupuis, Soleil, Casterman… tous présents aussi dans un but militant. Les sommes récoltées pendant ces 48H BD serviront en effet au financement d’actions dans les écoles et les bibliothèques. Cette 4e édition est marrainée par la dessinatrice Florence Cestac, née en plein cœur de la Normandie, dans le Pays d’Auge, avant de faire l’école des Beaux-Arts à Rouen. Elle est l’auteur de Je Voudrais me suicider mais j’ai pas le temps, Un Amour exemplaire, Le Démon du soir, La Véritable Histoire de Futuropolis, Le Démon de midi, La vie en rose (tous chez Dargaud).

 

Pourquoi avez-vous accepté d’être marraine des 48H BD ?

Parce qu’en y participant, on fait une bonne action. Et parce que cela fait du bien au métier ! On parle beaucoup de la BD au moment d’Angoulême mais peu en dehors alors que c’est formidable. Je trouve que l’on n’en parle pas assez dans les journaux. En plus, nous avons la chance en France d’avoir des auteurs qui font tout de A à Z, du dessin jusqu’aux couleurs. Ailleurs, c’est parfois une chaîne où il y en a un qui fait les décors, l’autre les personnages. Ce n’est pas un art mineur.

 

Cela n’a pas toujours été le cas…

Quand j’ai commencé, je ne disais pas que je faisais de la BD. Je parlais de « livres pour enfants ». Heureusement, tout cela a changé. Et il y a même un marché de planches originales aujourd’hui.

 

La BD est rentrée dans les mœurs et se vend bien mais le métier est de plus en plus difficile pour les jeunes…

Les jeunes sont de plus en plus nombreux à faire de la BD. Et de plus en plus talentueux, aussi. Si je sortais mes premiers albums aujourd’hui, je n’existerais pas… Pour sortir du lot, c’est donc plus difficile. Avant, il existait des revues dans lesquelles on pouvait être publié avant l’album. Plus maintenant…

 

Qui sont vos « petits préférés » ?

J’aime beaucoup Larcenet, Riad Sattouf, Stanislas… Et aussi, Laetitia Coryn, que je vous recommande [Voir Le monde merveilleux des vieux – Glénat. NDR].

 

Que pensez-vous de la polémique sur l’absence de filles parmi les nommés d’Angoulême ?

La BD n’est pas un milieu machiste. Masculin, oui. Mais pas machiste. Ils n’ont pas l’habitude des femmes, c’est tout. Mais avec les jeunes, le changement s’opère petit à petit. Cela va se faire mais il était temps de le dire et d’en parler.

 

Dans vos albums, on retrouve Pennac, Teulé, Pétillon. Comment cela arrive-t-il ?

Ce sont des gens que j’apprécie et on se connaît depuis longtemps, en fait. On se dit qu’on travaillerait bien ensemble et voilà ! J’aime bien alterner un album seule et un album avec un partenaire. Je dois alors m’adapter à un autre monde et j’ai envie de ça…

 

Propos recueillis par H.D.

 

  • Prochain album de Florence Cestac : Fille des oiseaux (en septembre)
  • Plus d’infos sur http://www.48hbd.com/