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Caillebotte au Beaux-Arts

L’exposition qui se tient jusqu’au 30 septembre au musée des Beaux-Arts de Rouen reste l’événement de cette deuxième édition de Normandie impressionniste. Elle est consacrée à un thème qui a interrogé nombre d’artistes depuis la période classique. Le reflet, instant si fugace, a permis aux peintres d’approfondir leur travail sur la lumière et la couleur. Dans ce parcours à travers 180 œuvres (120 tableaux, 40 photographies, 20 gravures), il y a le Canotier ramenant sa périssoire de Gustave Caillebotte, peint en 1878.

 

(c)VMFA_83-13_v1_KW200912Les temps changent au XIXe siècle… Apparaissent notamment les loisirs nautiques. Un sujet dont s’emparent avec engouement les peintres impressionnistes. Sur la Seine et ses affluents se développe le canotage. Gustave Caillebotte (1848-1894), peintre, collectionneur, mécène, a assisté à de nombreuses scènes du genre de la propriété familiale à Yerres. Sportif, il navigue. Homme passionné, il achète un chantier naval à Argenteuil. « A partir de 1880, il se consacre à la navigation », remarque Sylvain Amic, directeur des musées de Rouen.

Gustave Caillebotte explore ce thème, inscrit dans sa vie. Dans le cadre de l’exposition, Eblouissants Reflets, 100 chefs-d’œuvre impressionnistes, le musée des Beaux-Arts de Rouen présente le Canotier ramenant sa périssoire, une huile sur toile de 1878 issue des collections du Virginia Museum of fine arts de Richmond aux Etats-Unis.

Ce tableau est, selon Sylvain Amic, directeur des musées de Rouen, « composé de façon singulière avec une double diagonale. Ce qui crée une sensation de vertige. Les peintres travaillent davantage à partir d’orthogonales. On décèle ainsi l’influence de la photographie. Il ne faut pas oublier qu’elle est née en 1839 et Monet, en 1840. Ils ont donc grandi ensemble. La photo découpe une portion du paysage. Comme une fenêtre sur le réel ». Par ailleurs, Gustave Caillebotte avait un frère, Martial, qui était photographe. « La photographie a aussi été inspirée par la peinture puisque Martial Caillebotte (1853-1910) a pris des clichés de ce que son frère avait peint ».

Ce Canotier ramenant sa périssoire est également un tableau exceptionnel pour « ces jeux de lumières filtrées par les frondaisons des arbres », indique Sylvain Amic. Caillebotte fait preuve de sobriété. « Il appose des touches de couleurs pour juste signifier un éclat de lumière. Il y a aussi toute cette lumière autour du canotier qui fait venir à lui sa périssoire avec juste deux doigts, de façon aristocratique ».

L’eau, avec ses mouvements et ses reflets, occupe la plus grande partie de ce tableau, fruit d’une grande observation de l’élément.

 

 

  • Le musée des Beaux-Arts de Rouen est ouvert en septembre, tous les jours, sauf le mardi, de 9 heures à 19 heures et le mercredi de 11 heures à 22 heures
  • Tarifs : 10 €, 7 €, gratuit pour les moins de 26 ans et les demandeurs d’emploi. Tél. 02 35 52 00 62.