//

Carte blanche au CDN de Haute-Normandie : deux nuits au théâtre

nuits chaudesC’est le Labo n°4 du CDN de Haute-Normandie avec une nouvelle carte blanche laissée à Sophie Cadieux. Cette artiste québécoise a imaginé avec Félix-Antoine Boutin deux Nuits chaudes samedi 31 octobre et 7 novembre au théâtre des Deux-Rives à Rouen. Deux moments uniques à vivre entre théâtre, danse, cinéma et rencontre.

 

Que vous inspire la nuit ?

Sophie Cadieux : la nuit, tout est possible. Le temps est suspendu et on se retrouve dans un autre type d’intimité.

Félix-Antoine Boutin : il y a aussi quelque chose d’enfantin, de ludique, notamment lorsque l’on fait des nuits blanches.

 

Avez-vous peur la nuit ?

Sophie Cadieux : non, je n’ai jamais eu peur. Au contraire, la nuit était, pour moi, le moment de se sauver des parents.

 

Est-ce le temps de l’irrationnel ?

Sophie Cadieux : la nuit, il peut y avoir quelque chose d’excessif. On est entre le rêve et l’éveil, là et pas là. C’est un rêve éveillé où se dégage une certaine poésie.

Félix-Antoine Boutin : on ne sait pas toujours si on appartient au réel ou à l’irréel, si on est soi-même ou si on joue un rôle. On peut ainsi entrer dans un rapport de jeu.

 

Est-ce que tout devient romantique ?

Sophie Cadieux : oui. C’est pour cette raison que nous nous sommes inspirés de Madame Bovary de Flaubert. Il y a quelque chose de romantique et de juvénile dans ce roman.

Félix-Antoine Boutin : Madame Bovary vit comme dans ses rêves, ses illusions. C’est la clé de voûte de ces Nuits.

 

Deux Nuits chaudes

Comédienne québécoise, Sophie Cadieux s’interroge beaucoup sur le rapport entre comédien et spectateur. Ces Nuits chaudes seront « plus des rencontres que des spectacles. Il y aura un contact intime entre l’acteur et le public. J’ai déjà proposé des créations dans des appartements. Pour le spectateur, c’est un voyage. J’adore ce rapport intime. Le comédien a une partition et la voit se façonner dans le regard du spectateur ».

Pour Sophie Cadieux, « quand cinquante inconnus passent une nuit ensemble dans un théâtre, cela crée une communauté. Aller dans un théâtre pour une représentation participative, cela modifie le rapport à l’autre ». « Lors de ces moments, on se demande qui regarde et qui est regardé. Il ne faut pas que les gens aient peur. Leur simple présence fait qu’ils sont actifs », tient à rassurer Félix-Antoine Boutin.

Ces nuits seront des fêtes complètement différentes, des promenades, des invitations à de petites formes théâtrales inspirées de Madame Bovary de Flaubert, à des jeux, à la danse, au cinéma. Les Yéyés se mêleront aux réalisateurs de la Nouvelle vague.

A chacun de dessiner son parcours dans le théâtre des Deux-Rives et à l’extérieur. Il y aura cinq guides, Valérie Diome, Farès Landoulsi et trois élèves du conservatoire de Rouen, Clémence Ardoin, Nina Loizelet et Jordan Cado. Vers 3 heures du matin, il sera l’heure d’aller dormir. Les lits sont prêts. Quant aux insomniaques et aux fêtards, ils pourront rester à danser, à regarder des films ou à discuter jusqu’au matin.

 

 

  • Samedi 31 octobre et 7 novembre à partir de 21h30 au théâtre des Deux-Rives à Rouen. Tarif : 10 €. Réservation au 02 35 03 29 78 ou sur www.cdn-hautenormandie.fr