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Christophe : « à chaque concert, c’est l’inconnu »

Christophe a souhaité un Intime Tour. Il est seul sur scène avec un piano qu’il apprivoise de concert en concert, avec quelques synthétiseurs et des guitares. Seul pour relire un vaste répertoire comprenant les tubes les plus classiques comme Aline ou Les Marionnettes et aussi des titres plus magiques. Ce concert est une traversée dans un espace mystérieux avec un artiste qui aime l’inconnu. Il a lieu jeudi 4 décembre au théâtre de l’hôtel de ville du Havre.

 

Est-ce que le rapport à la musique est toujours intime ?

Pour moi, oui. Et cela passe par la passion. Ce rapport a évolué avec le temps parce que la technologie a aussi évolué, surtout depuis les années 1970. Je suis en fait comme un peintre avec sa palette. La mienne est sonore, s’agrandit et m’offre davantage de possibilités pour la création et la composition.

 

Est-ce que le rapport aux machines n’est pas plus froid ?

Non, pas du tout. D’ailleurs, je n’aime pas ce terme de machine. Vous pouvez avoir un rapport très personnel, très précieux avec les synthétiseurs. Ce n’est pas facile de les utiliser. Ce sont des instruments très pointus qui demandent beaucoup de travail mais qui donnent beaucoup de plaisir. On peut parvenir à avoir un son très personnel. Le synthétiseur est merveilleux pour cela.

 

Est-ce que votre rapport au public est intime depuis vos débuts ?

Non, il n’a pas toujours été intime. Aujourd’hui, il l’est devenu. Cette tournée permet des concerts expérimentaux, non formatés. Je ne donne jamais deux fois le même concert. J’apporte ou j’enlève des choses. Je travaille la scénographie. A chaque concert, c’est l’inconnu et je ressens les choses différemment. D’autant que je suis toujours en apprentissage. Jouer du piano reste encore, pour moi, un exercice difficile. Je sais que je ne deviendrai jamais un instrumentiste classique.

 

Etait-ce votre souhait ?

Non. J’aime bien jouer du piano mais je veux garder une liberté avec cet instrument. Je n’ai jamais appris la musique. Mon apprentissage du piano a été quelque chose de mathématique. Une semaine m’a suffi. J’ai beaucoup joué de mélodies. J’ai été impressionné. Je me suis étonné moi-même. J’aime bien aussi arriver au concert sans être véritablement sûr de moi.

 

Quels sentiments éprouvez-vous lors de cette tournée ?

C’est assez inexplicable. J’ai accepté cette tournée parce que j’adore le théâtre, les théâtres, les gens de théâtre. Aller dans ces lieux est comme un cadeau. Je parcours également des villes. Je respire leur parfum. Les villes portuaires comme Le Havre m’attirent beaucoup. Lors de cette tournée, j’ai découvert aussi un autre public, plus jeune. L’autre jour, des personnes de 19 ans m’attendaient à la sortie du concert. C’est la première fois que je croise un public qui ne fait pas partie de ma génération. C’est délicieux.

 

Durant toutes ces années, vous avez préservé cette intimité.

Je suis quelqu’un de discret. Je ne sais pas vraiment m’exprimer, notamment à la télévision. Je ne peux pas être naturel parce que le format ne me va pas du tout. Tout passe par la musique.

 

 

 

 

  • Jeudi 4 décembre à 20h30 au théâtre de l’hôtel de ville au Havre. Tarifs : de 38 à 30 €. Réservation au Tetris au 02 35 19 00 38 ou sur www.letetris.fr