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Cirque à Dieppe : entrer dans le cercle du Groupe acrobatique de Tanger

photo Richard Haughton

Du cirque, de la danse, du chant et de l’humour : ce sont les ingrédients du quatrième spectacle du Groupe acrobatique de Tanger. Halka évoque la place de la femme dans la société marocaine. A voir en famille vendredi 8 et samedi 9 décembre à la scène nationale de Dieppe.

La meilleure école de cirque au Maroc se trouve sur la plage de Tanger. C’est là que des artistes de plusieurs générations commencent à voltiger, viennent s’entraîner, se perfectionner et répéter leur spectacle. C’est là aussi que s’est formé en 2004 le Groupe acrobatique de Tanger avec le soutien d’Aurélien Bory. La compagnie enchaine les spectacles, fait un triomphe avec Chouf Ouchouf, confirme avec Azimut. Dans le Groupe acrobatique de Tanger, la performance est primordiale mais ne demeure pas l’élément artistique unique. La troupe questionne cet art singulier qu’est l’acrobatie marocaine, une forme circassienne basée sur le cercle et issue d’une tactique guerrière. Pour voir les ennemis arriver au loin, les hommes formaient en effet des pyramides verticales

Le Groupe acrobatique de Tanger, les meilleurs ambassadeurs de cette acrobatie marocaine, poursuit son travail sur le cercle avec Halka, un quatrième spectacle et une création collective présentée vendredi 8 et samedi 9 décembre à la scène nationale de Dieppe. Il explore cette tradition, la confronte aux questions contemporaines, notamment la place de la femme dans la société marocaine. Sur le plateau, 14 artistes, 12 hommes et 2 femmes, évoluent dans cette halka, sorte de cercle formé par le public lors d’un spectacle de rue. Là, tout peut se dire de manière libre, même les messages les plus politiques.

Le Groupe acrobatique de Tanger puise dans l’énergie de cette ferveur spontanée. Il raconte les conflits quotidiens, les jeux de pouvoir entre les femmes et les hommes qui veulent toujours être au dessus de la pyramide. Dans ces luttes, la femme ne s’avoue pas vaincue. Elle vient perturber l’équilibre de ces hommes avec un propos sensible et poétique. L’acrobatie se mêle à la danse et au chant de deux poèmes traditionnels berbères sur l’exil et la fracture entre les pauvres et les riches. Halka n’en reste pas moins une fête spectaculaire, une ode à la liberté.

 

 

  • Vendredi 8 et samedi 9 décembre à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 23 à 10 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr
  • Spectacle tout public à partir de 6 ans