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Cirque à Elbeuf : sur un fil et dans un mouvement perpétuel

photo Hippolyte Jacquottin

Lancement de saison au cirque-théâtre à Elbeuf qui propose un parcours artistique samedi 9 et dimanche 10 septembre. Parmi les trois compagnies, il y a La Migration qui présente une création, entre performance et poésie, Landscape(s)#1.

Quand on la découvre, elle fait penser à une broche pour poulets géante. Quentin Claude a imaginé cette structure alors qu’il était étudiant au centre national des arts du cirque à Châlons-en-Champagne. Avec elle, il souhaitait renouveler la pratique du fil de fer. Inspiré par les sculptures mobiles de Tinguely, le circassien a dessiné une architecture autonome en métal qui actionne deux fils autour d’un axe en rotation. Un agrès unique avec un mouvement perpétuel permettant de marier le fil de fer, de 30 cm à plus de 4 mètres du sol, et la voltige.

Interroger cette discipline circassienne devait passer par la construction d’une nouvelle structure parce que la traditionnelle reste trop contraignante. « On ne peut pas jouer n’importe où parce qu’elle nécessite une accroche au sol. C’est toujours très complexe », explique Marion Even, metteuse en scène. Autre objectif : jouer à l’extérieur pour intégrer la notion de paysage à la création.

Un double dialogue

Présenté lors du lancement de la saison du cirque-théâtre à Elbeuf samedi 9 et dimanche 10 septembre, Landscape(s)#1 est tout d’abord un dialogue entre cirque et paysage. « Celui-ci fait partie du spectacle. C’est un partenaire important et mouvant. La nature propose des rythmes bien à elle et nous travaillons avec ces rythmes », indique Marion Even. Landscape(s)#1 est une invitation à appréhender et penser le paysage autrement « pour amener de la poésie dans un monde que l’on pense hostile ». Autre dialogue: celui entre mouvement et musique, interprétée en live par Jean-Chistophe Feldhander, percussionniste.

Dans Landscape(s)#1, deux acrobates, Quentin Claude et Gaël Manipoud, évoluent dans cette structure sans cesse en mouvement. Les circassiens défient cette machine infernale qui peut tourner au ralenti ou s’emballer. Ils la domptent ensemble ou encore l’un sert de contrepoids à l’autre sur ce double fil rotatif. Pas de narration dans cette création mais des performances et surtout des instants contemplatifs pour se retrouver connectés aux caprices de la nature et avoir conscience d’en faire partie.

 

Parcours artistique samedi 9 et dimanche 10 septembre à Elbeuf

  • 15 heures : La Spire de la compagnie Rhizome entre la rue du Puchot et de la rue Anatole-France
  • 16 heures : Landscape(s)#1 de La Migration dans les jardins de l’Hôtel de ville
  • 17h30 : Je ne peux pas mourir de la compagnie La Geste au cirque-théâtre
  • Spectacles gratuits