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Cirque à Maromme : une « Traversée » à 20 mètres du sol

Photo C. Stewart

Elle évolue toujours à de grande hauteur. Samedi 24 mars à Maromme pendant le festival Spring, Tatania-Mosio Bongonga effectue une nouvelle Traversée sur un fil long de 100 mètres.

Le funambulisme, une discipline circassienne solitaire ? Pas pour Tatania-Mosio Bongonga. L’artiste, issue de la 19e promotion du centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne, conçoit toujours ses créations de manière collective. Ses Traversées, comme celle de samedi 24 mars à Maromme dans le cadre de Spring, sont des performances participatives dans lesquelles se croisent des musiciens, des chanteurs et le public.

Avant chaque Traversée, Tatania-Mosio Bongonga s’installe dans la ville, rencontre les habitants, les invite à participer à cette performance. Il y a quelques cafés distribués, des points de couture pour réparer un costume. Il y a aussi des ateliers de funambulisme pour les enfants et surtout une formation pour les volontaires qui l’accompagneront et sécuriseront cette marche. « Ils la vivront en même temps que moi. Nous sommes tous connectés. Je sens leur vibration. C’est bien connu : nous gagnons ensemble. C’est l’image que nous voulons montrer », confie la circassienne.

A Maromme, la Traversée de Tatania-Mosio Bongonga se déroule sur un fil long de 100 mètres tendu à 20 mètres de hauteur entre deux immeubles. Ce n’est pas une pluie qui l’arrêtera. « J’ai vécu en Normandie pendant 22 ans. Je suis habituée ». Le plus important : être en pleine forme physiquement et psychologiquement. « Il faut être bien, présent, être à ce que l’on fait, faire avec l’énergie que l’on a. Une Traversée est un état de présence. Je travaille avec un préparateur mental. Quand quelque chose ne va pas bien, il faut enlever les réactions trop fortes au niveau du corps. Il faut faire attention ».

Tatania-Mosio Bongonga, une des rares femmes à marcher à de grande hauteur. Elle peut se retrouver jusqu’à 50 mètres du sol. A chaque fois, « je ressens beaucoup d’amour. Le vide qui se trouve sous moi est en fait plein de tous les liens tissés avec le public. Je ressens aussi mon corps plus que d’habitude parce qu’il est plus dans un instinct de survie ». Tatania-Mosio Bongonga marche et danse sur ce fil, regarde autour d’elle. « Il est préférable d’être conscient de ce qui se passe autour de soi. On est plus solide ».

  • Samedi 24 mars à 16 heures, rue de la République à Maromme.