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Cirque au CDN : paysages intimes au féminin

photo Alexandre Ah-Kye

Trois artistes venues d’horizons différents évoquent leur lutte dans Après Coups, projet un – femme n°2 , un spectacle de Séverine Chavrier présenté mercredi 15 et jeudi 16 mars au CDN de Normandie Rouen.

 

photo Alexandre Ah-Kye

C’est le deuxième opus de Après Coups, projet un – femme n°2. Séverine Chavrier, comédienne, metteure en scène et musicienne poursuit avec ce spectacle une histoire de femmes en lutte. Cette fois, la directrice du CDN d’Orléans, Centre-Val-de-Loire donne la parole à trois artistes avec des parcours complètement différents. « Leur histoire de vie est incroyable. Pour ces femmes, la petite histoire croise la grande histoire », confie Séverine Chavrier.

 

Ashtar Muallem est palestienne et danseuse, Voleak Ung, cambodgienne et acrobate voltigeuse, Cathrine Lundsgaard Nielsen, danoise et acrobate. La première a grandi avec des parents qui invitaient des circassiens amateurs. « Elle voulait apprendre la danse et s’est inscrite dans un club israélien. Mais elle ne s’y sentait pas bien et a dû arrêter ». Voleak qui appartient à une famille très pauvre n’hésitait pas à faire deux heures de marche pour aller à l’école de cirque. « Elle est venue en France pour se former. Elle a fait de son art sa force de vie. Aujourd’hui, elle se retrouve déchirée entre sa famille, le cirque… Il y a des divers codes. Au Cambodge, on ne se touche pas alors qu’ici, on est très proches », explique la metteure en scène. Quant à Cathrine, « elle représente l’Europe, une partie du monde où on constate un désengagement politique, un risque fasciste. Elle est européenne mais ne peut pas voter ».

 

Sur le plateau, tel un terrain vague, les trois femmes se retrouvent, témoignent de ce qu’elles ont vécu tout en portant aussi l’histoire de leur pays. Comme des fantômes qui les hantent et qui ont posé des obstacles sur leur parcours d’artistes. « C’était important de donner la parole à des femmes parce qu’elles ont une manière particulière de raconter les choses ». C’est chausser de bottes de soldat ou de baskets, de gants de boxe, habiller de robes blanches qu’elles expriment leur révolte à travers les mots et les gestes. Le langage peut être poétique, physique. « Avec elles, on est entre l’intime et le politique ».

 

 

  • Mercredi 15 et jeudi 16 mars à 20 heures au théâtre des Deux-Rives à Rouen. Tarifs : 14 €, 9 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 03 29 78 ou sur www.cdn-normandierouen.fr