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Contre le vent

Avec sa compagnie Non Nova, Phia Ménard qui a mené un long travail de transformation de son corps porte un regard complètement différent sur la jonglerie. Ce projet I.C.E., injonglabilité complémentaire des éléments lui permet d’explorer davantage nos relations avec les différents éléments qui se devient de véritables combats. Cette semaine, au Cirque-théâtre à Elbeuf, elle présente deux « pièces de vent », L’Après-midi d’un foehn et Vortex.

 

Vortex2.BeaujaultPour écrire ces deux pièces, il y a eu une rencontre avec la matière plastique.

C’est une matière qui fait partie de notre quotidien. On peut lui faire faire beaucoup de choses. Le plastique est aussi notre meurtrier parce qu’il est symbole de la pollution. J’ai trouvé cela intéressant de travailler avec une matière qui nous détruit, de mettre en valeur et en beauté son meurtrier. C’est aussi le symbole de la société du pétrole.

 

Vous avez naturellement associé cette matière plastique au vent.

Tout est parti d’une réflexion sur mon parcours personnel, sur nos humeurs changeantes. Qu’est-ce qui fait que nos humeurs changent. Nous sommes tous conditionnés par les phénomènes météorologiques. C’est donc un facteur intéressant. A cela s’ajoute l’élément de volatilité.

 

Jongler dans ces conditions ressemble à un vrai combat ?

C’est en effet un combat parce que le vent est indomptable. Pour moi qui suis jongleuse, c’est un travail très intéressant parce qu’il soulève la soulève la question de l’impossibilité. Les trajectoires changent. Comme dans la vie, nous combattons depuis notre naissance. Nous nous adaptons à la société. Et ce jusqu’à la mort.

 

Mais le vent peut rendre fou ?

Oui, le vent rend fou. On lui prête des maléfices, des actions sur nos humeurs. Nous sommes en effet différents quand le vent souffle plus ou moins fort. Il y a aussi la notion de danger.

 

Jongler dans le vent n’est-ce pas un combat perdu d’avance ?

Sur scène, il y a des choses de l’ordre de l’utopie. On sait que ce combat est perdu d’avance mais on essaie, on a envie toujours d’y revenir.

 

Lapresmididunfoehn2.BeaujaultL’Après-midi d’un foehn

C’est un ballet chorégraphique magique. Dans cette pièce, les danseurs sont des sacs plastiques qui prennent vie grâce au souffle de puissants ventilateurs. Pour Phia Ménard, « ces marionnettes, ces sacs sont les meilleurs danseurs que l’on puisse voir. Nous nous rendons compte que nous pouvons être dépossédés de la grâce ». L’Après-midi d’un foehn qui est une référence à l’Après-midi d’un faune de Debussy chorégraphié par Nijinski reste un hommage au ballet.

  • Mercredi 6 novembre à 14h30, samedi 9 novembre  à 14h30 et 17h30, dimanche 10 novembre à 15 heures au Cirque Théâtre à Elbeuf. Tarif : 5 €. Réservation au 02 32 13 10 50 ou sur www.cirquetheatre-elbeuf.com
  • Spectacle tout public à partir de 4 ans

 

 

 

Vortex

Vortex est à nouveau une épreuve du corps, une réelle performance physique. Phia Ménard se bat contre des objets dont elle a perdu le contrôle. Elle se retrouve dans un univers hostile.

  • Jeudi 7 novembre à 19h30, vendredi 8 novembre à 20h30, samedi 9 novembre à 20h30 au Cirque-théâtre à Elbeuf. Tarifs : de 15 à 5 €. Réservation au 02 32 13 10 50 ou sur www.cirquetheatre-elbeuf.com
  • Spectacle tout public à partir de 14 ans

 

Phia Ménard joue P.P.P. mercredi 13 et jeudi 14 novembre à 20h30 au Hangar 23 à Rouen. Tarifs : de 18 à 8 €. Réservation au 02 32 76 23 23 ou sur www.hangar23.fr