Concert : 40 choristes, un chanteur, 8 musiciens et les 24 000 hommes de la carrière Wellington

photo Valérie Gall

Oublier Wellington revient librement sur un épisode de la Première Guerre mondiale, la bataille d’Arras. Pour la première fois, ce spectacle musical réunit son auteur, Akim Amara, la chorale Au Cours de l’Iton, dirigée par Olivier Gall, et le quatuor Altaïs.

« A la fin de notre première expérience, les cinquante chanteurs et chanteuses ont terminé en larmes. J’avais tout prévu. Sauf ça ». Olivier Gall reste encore émerveillé par le bout de chemin parcouru avec sa chorale, Au Cours de l’Iton, et La Maison Tellier. Les deux formations se sont retrouvées pour deux concerts en avril 2017 à Conches-en-Ouche. La première a accompagné la seconde et apporté une autre intensité au répertoire des cinq frères Tellier.

Et après ? « Ce fut le grand vide, confie le chef de chœur. Je ne rêvais plus ». Pour la chorale, il fallait repartir sur un nouveau projet. Depuis la formation de la troupe, en 2004, Olivier Gall a en effet habitué ses interprètes à gravir la montagne par étape. D’autant que l’histoire s’écrit à partir d’une page blanche. Il a fallu que le chef de chœur, également musicien, perde un pari pour qu’il se lance dans cette nouvelle aventure musicale. « Avec une chorale, il y a toujours quelque chose qui se passe. Comme les chanteurs sont des amateurs, leur interprétation est empreinte d’une fragilité, d’honnêteté et de sincérité ». Après avoir déposé des annonces dans les boîtes aux lettres à Brosville et Tourville dans l’Eure, Olivier Gall inscrit 19 personnes la première année. Aujourd’hui, la chorale compte 60 chanteurs et chanteuses, adultes et enfants. « Nous avons commencé par un répertoire de chansons françaises avec Maxime Le Forestier, Jacques Higelin, Georges Brassens, Serge Gainsbourg… » Celui-ci devait inévitablement évoluer. « Ma culture est plutôt anglo-saxonne ». Lou Reed, David Bowie… ont agrandi la liste des reprises pour les concerts annuels dans l’église de Brosville.

24 000 hommes et une chorale

En 2013, changement de cap. « Au fil des années, nous avons tous pris de l’assurance. Ce qui donne confiance et permet d’aller plus loin ». Au Cours de l’Iton entame une collaboration avec le quatuor à cordes Altaïs, fondé par le violoniste Thomas Couron et s’empare des titres des Beatles. La suite s’écrit avec La Maison Tellier. « Pendant dix ans, les interprètes m’ont demandé quelle chanson as-tu choisie ? Désormais, la question est différente : avec quel artiste allons-nous chanter la saison prochaine ? », se réjouit Olivier Gall. En 2018, ce sera avec Akim Amara. « J’ai entendu Les Joueurs de cartes et j’ai eu un coup de cœur. J’entendais les voix des choristes. Et cette chanson, c’est nous. C’est tout simplement nous. Elle parle de Brighton. Nous y sommes allés l’été. Elle parle de whisky. Certains d’entre nous font partie d’un club. Il y avait beaucoup d’évidence. J’ai découvert ensuite les autres chansons. C’est juste mortel. Cette histoire est incroyable ».

Oublier Wellington est présenté samedi 21 et dimanche 22 avril à Conches-en-Ouche. Le spectacle qui marie théâtre et chansons, écrits par Akim Amara raconte la bataille d’Arras lors de la Première Guerre mondiale. Le chanteur a imaginé le personnage de Gustave Desrosier, un ancien officier canadien de l’armée britannique qui se souvient de la çarrière Wellington, creusée dans le plus grand secret à 20 mètres sous terre par les tunneliers Neo-Zélandais, des 24 000 soldats qui y ont vécu pendant une dizaine de jours avant un assaut contre l’armée allemande le 9 avril 1917. Sans oublier la belle Jenny, inspirée d’un graffiti toujours visible dans le lieu méconnu.

Symboliquement, pour Akim Amara, les chanteurs et chanteurs de la chorale, « représentent les 24 000 hommes. À l’instant où Olivier m’a fait cette proposition, leur écho a résonné ». Avec la chorale Au Cours de l’Iton, Oublier Wellington est une recréation avec des nouveaux arrangements écrits par Ludwig Brosch. Les chansons d’Akim Amara sur lesquelles planent désormais des fantômes atteignent une forte intensité dramatique. Qui va pleurer cette fois-ci ?

Infos pratiques

  • Samedi 21 avril à 20h30 et dimanche 22 avril à 15 heures à la salle de spectacles du pays de Conches, 14, rue Jacques-Villon à Conches-en-Ouche. Tarif : 12 €. Réservation au 02 32 30 26 44 ou à billetterie.spectacles@conchesenouche.com
  • Spectacle tout public à partir de 12 ans