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Concert à la chapelle Corneille : une soirée à Venise avec le Poème harmonique

photo Matthew Murphy

Vincent Dumestre a consacré la nouvelle Saison baroque à Venise. C’est une ville poétique que le Poème harmonique laisse entrevoir avec des pièces musicales de Monteverdi, Castello, Fasolo et Ferrari. Venezia, dalle calli ai palazzi est à découvrir vendredi 17 novembre à la chapelle Corneille à Rouen.

Venezia, dalle calli ai palazzi… Venise, des rues aux palais… C’est une déambulation musicale que propose le Poème harmonique. Avec ce programme du XVIIe siècle italien, la formation de Vincent Dumestre revient à ses débuts, à la naissance de l’opéra, entre pièces sacrées et populaires écrites par Monteverdi, Castello, Fasolo et Ferrari.

C’est un répertoire éclectique, léger ou profond, créé il y a dix ans et sublimé par un éclairage à la bougie et le travail de gestuelle des chanteurs. Pour Benjamin Lazar, « ces airs très joyeux font penser à la commedia dell’arte qui laissent place à des airs tragiques et passionnées. Cela permet une grande variété de couleurs chez les chanteurs, vocalement mais aussi gestuellement car on passe d’un jeu très mimé comme dans la barchetta à la dignité tragique du superbe récitatif Chi non sà (de Benedetto Frerrari, ndlr). C’est un des plus beaux du répertoire italien. Et l’interprétation de Claire Le Filliâtre et du Poème me bouleverse à chaque fois ».

Un concert sur l’eau

Le metteur en scène a dessiné un espace de jeu pour tous les interprètes afin de créer « une relation très intime entre les instrumentistes et les chanteurs. Ce qui permet aussi de voir les instrumentistes, eux aussi éclairés par les bougies, car la beauté des instruments baroques, la gestuelle des instrumentistes qui répond a celle des chanteurs fait aussi partie de cette évocation vénitienne ».

Tout l’esprit vénitien plane sur ce concert, Venezia, dalle calli ai palazzi. Il suffit juste d’écouter ce répertoire composé lors des plus belles années de l’âge baroque. Avec Benjamin Lazar, « Tout commence sur l’eau, bien sûr, avec, après un début de concert faussement traditionnel, une chanson populaire qui se passe sur une barque qui se remplit de joyeux convives ».