Graindelavoix, collectif d’artistes emmené par Björn Schmelzer, interprète pour la première fois mercredi 21 février à la chapelle Corneille à Rouen les madrigaux de Carlo Gesualdo. Un répertoire qu’il met en parallèle avec les compositions de Cipriano de Rore. Gagnez vos places en écrivant à relikto.contact@gmail.com
Le madrigal est le fil rouge de ce concert de Graindelavoix. Cette forme a toujours été considérée comme la meilleure pour marier poésie et chant. L’ensemble de Björn Schmelzer, ethnomusicologue, aborde ce répertoire de manière inédite pour tenter d’approcher ce point reliant la musique et la langue ou le grain de la voix. « Dans notre travail, nous cherchons le sens des partitions. C’est la responsabilité des interprètes. Nous avons une approche tactile des partitions afin de créer une plasticité. Le chant devient alors une image ».
Mercredi 21 février à la chapelle Corneille à Rouen, Graindelavoix s’empare des pièces musicales de Cipriano de Rore (1515-1565), compositeur néerlandais peu connu, devenu chantre à Venise. « C’est un contemporain de Monteverdi qui écrit dans un style ancien pour mieux s’en éloigner. Il est dans un style renaissance et parvient à trouver des solutions musicales pour y échapper. En fait, il va jusqu’aux limites. C’est assez révolutionnaire pour l’époque », explique Björn Schmelzer. Cipriano de Rore, un des créateurs du madrigal italien, va puiser comme Philippe Verdelot (1480-1530) et Guillaume Morale (1510-1558) dans les romans de chevalerie de l’histoire de L’Arioste pour écrire une poésie profane. Celle de Carlo Gesualdo (1566-1613) s’avère religieuse avec les Répons des Ténèbres du Jeudi Saint. Pour Graindelavoix, c’est une première. Le collectif d’artistes n’a encore jamais interprété les musiques de celui que Björn Schmelzer considère comme « le petit-fils de Cipriano de Rore. Il a beaucoup appris de lui ». C’est un Gesualdo « très sensible, loin de tous les clichés » que Graindelavoix veut présenter.
Du profane et du sacré. De l’italien et du latin. De l’ancien et du moderne. Graindelavoix explore également lors de ce concert une large palette des sentiments allant de la fureur à la plainte.
- Mercredi 21 février à 20 heures à la chapelle Corneille à Rouen. Tarifs : 25 €, 10 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
