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Vianney au 106 : de la mode à la chanson

Vianney2Il a du charme. Il est lucide et plutôt spontané. Vianney promène ses Idées blanches, titre de son premier album, depuis presque un an. Plongé dans la chanson française depuis son enfance, il a trouvé un écrin musical singulier pour y réfugier ses mots. Il décrit le quotidien les affres de l’amour. Vianney a une passion, la musique, qui n’est pas exclusive. Le chanteur a terminé son cursus scolaire dans une école de stylisme à Paris. Deux mondes qui ne sont pas si éloignés. Vianney chante vendredi 30 octobre au 106 à Rouen. Interview.

 

Est-il possible de dresser des parallèles entre la mode et la chanson ?

Oui, il y a quelques parallèles que l’on peut dresser. Dans la mode et la chanson, nous sommes dans une démarche de création. Une collection est comme un album. Cependant, je ne mets pas autant de moi dans la mode et dans la musique. Une chanson est plus intime et plus personnelle. Depuis le début, l’une nourrit l’autre.

 

De quelle manière ?

En école de mode, j’ai appris à exprimer une idée, un sentiment, une sensibilité de manière précise. C’est tout ce qu’il faut développer dans une chanson. Je parle de ce qui me touche, de ce à quoi je pense. Cela peut paraît comme pas grand-chose mais, au contraire, c’est énorme.

 

Vous êtes plutôt coton ou plutôt soie ?

Dans la chanson, je suis plutôt coton. J’aime beaucoup les choses tout terrain. Un texte doit aborder la vie de tous les jours. J’aime y retrouver des situations, des idées de personne normale. Dans la mode, on est plus dans le satiné, dans le soyeux.

 

Vous êtes plutôt Yves Saint-Laurent ou Jean-Paul Gaultier ?

Je suis plutôt Yves Saint-Laurent. Chez lui, il y a les bases classiques mais il a su aussi sortir des sentiers battus. C’est cette idée-là qui me plaît.

 

Dans la mode comme dans la chanson, est-ce l’instant présent qui compte ?

La chanson laisse toujours une trace. Les collections passent et les chansons restent.

 

 

 

 

Est-ce que tout est une question d’équilibre dans la mode comme dans la chanson ?

Oui, tout à fait. C’est vraiment le point commun entre la mode et la chanson. J’aime beaucoup les contrastes. Dans la chanson, ce peut être un propos vulgaire et juste une musique à la guitare acoustique. Dans la mode, on peut aussi trouver un équilibre entre un tissu très lisse, très beau et un autre abîmé. C’est dans les contrastes que l’on trouve l’équilibre. Cela a du sens. Je suis amoureux de ce que peuvent faire les artistes français en mode comme en chanson. Mais, parfois, cela manque de folie. Alors, je vais voir ce qui se fait chez les Anglais. Ils m’influencent beaucoup pour écrire les mélodies.

 

Est-ce que le monde de la mode vous manque aujourd’hui ?

Non, il ne me manque pas mais il fait partie de moi. Je pense qu’un jour, j’y reviendrai. J’ai cependant le temps de créer quelques petites choses. Bizarrement, la mode a été mille fois plus présente dans ma vie que la chanson et elle ne me manque pas.

 

Prenez-vous le temps d’écrire à nouveau ?

Je reviens à l’écriture dès que je peux. Elle évolue nécessairement. Elle reste autobiographique, très centrée sur moi-même. Mais cela m’aide à comprendre ce que se passe autour de moi.

 

  • Vendredi 30 octobre à 19h30 au 106 à Rouen. Tarifs : 23,20 €. Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com