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Concert au Trianon : de L à Raphaële Lannadère

raphaële Lannadère - L 2-BDIl y a quatre ans, avec la sortie de son premier album, Initiale, celle qui s’appelait encore L a reçu de nombreux éloges. Certains n’hésitaient pas à parler avec cette découverte d’une nouvelle chanson française. L est de retour. Cette fois, la lettre est devenue le titre du deuxième disque de Raphaële Lannadère. La voix est toujours aussi douce mais plus affirmée. La chanteuse, auteure et compositrice, raconte des tranches de vie dans des univers poétiques et plus electro. Le Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen accueille Raphaële Lannadère vendredi 15 janvier.

 

Est-ce que la lettre L marque le lien entre les deux albums ?

Oui mais ce n’est pas seulement ça. Ce sont les chansons qui font aussi le lien. Tout comme la façon dont je les ai écrites et toutes ces choses qui m’animent. Dans ce disque, ce qui m’a porté à écrire, c’est l’idée de liberté, d’être en mouvement, de prendre le large…

 

Vous n’aviez pas ressenti cette liberté pour Initiale ?

Non, pas du tout. C’était complètement différent. Pour ce premier album, il y avait quelque chose de plus capitonné, de plus capitonneux. C’est comme si j’étais dans une pièce la nuit, près d’un feu de cheminée.

 

Est-ce la tournée qui vous a donné cet élan de liberté ?

Peut-être. Il y a aussi l’âge, la vie… Nous vivons tous une période compliquée. Je suis une jeune femme d’une bonne trentaine d’année qui essaie d’être aussi libre que possible. Mais je n’y arrive pas toujours. Mon travail, c’est ma grande liberté. Quand j’écris, j’imagine. La liberté est cette imagination. Pendant ces moments-là, je dois être neuve, en éveil.

 

Qu’est-ce qui vous tient en éveil ?

L’amour, les copains, l’amitié tiennent en éveil. Pour moi, être en éveil, c’est avoir accès à ce que l’on ressent. Nous avons tous des périodes où nous sommes plus ou moins disposés à être ouverts aux événements qui se déroulent autour de nous ou à ces choses liées à l’enfance.

 

 

 

Est-ce que vous avez ressenti le même plaisir à écrire ce deuxième album ?

J’ai eu beaucoup plus de plaisir. Le premier a été écrit en dix ans. Il est un condensé de ces dix années de recherche. J’ai commencé à écrire L juste après la tournée durant l’été 2013. En novembre, 80 % de l’album était écrit. Cela a été une fulgurance. Et ce fut très grisant, très libérateur. Tout cela n’a pas très réfléchi. J’étais davantage dans les sentiments, les sensations.

 

Votre écriture a alors été plus instinctive ?

Oui, je me suis lancée de manière instinctive, sans coupure. Le fil s’est déroulé.

 

Pourquoi à nouveau des histoires ?

J’adore raconter des histoires. Cela me plaît beaucoup. Il y a quelque chose de très universel dans les histoires. On peut donc tous s’y retrouver. Je pense que je ne ferais pas seulement que de la chanson. J’écris autre chose sans savoir si ces textes auront vocation à exister. Mais la chanson, c’est chouette. Elle a une forme bien déterminée. A l’intérieur de cette forme, on peut développer toute sorte de choses. C’est comme un générique de film ou une photo.

 

Si votre plaisir d’écrire est plus grand, qu’en est-il de votre plaisir de chanter ?

Je prends aussi plus de plaisir à chanter. Nous avons fait cet album, L, à deux. Avec Julien Perraudeau, le bassiste de la tournée précédente, nous avons essayé de trouver une danse. Cela se retrouve dans le chant. Sur scène, j’ai aussi une implication physique plus importante.