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Concert : Ezra au Tetris

photo Laurence Fragnol
photo Laurence Fragnol

Ezra est un human beatbox qui a collaboré avec Wax Tailor, Kid Koala, Camille… Depuis plusieurs années, il confronte sa voix à des technologies très avancées. Dans Bionic Orchestra 2.0, présenté samedi 6 décembre au Tetris au Havre, Ezra se retrouve seul dans un dispositif sonore et lumineux sophistiqué qui amplifie et démultiplie sa voix. Pour tout gérer, il porte un gant muni de capteurs à une main. Explication avec Ezra.

 

Est-ce que travailler avec des machines vous a entrainé dans une spirale un peu infernale ?

Oui et ce depuis pas mal d’années maintenant. Bionic Orchestra 2.0 est le deuxième spectacle que nous créons. Dans le premier, j’étais seulement beatbox. Nous avons ensuite travaillé pour explorer nos propres outils. Il ne faut oublier parfois de prendre du recul par rapport aux usages, aux pratiques de ces machines pour pouvoir créer.

 

Est-ce que vous vous êtes senti une fois prisonnier de ces machines ?

Non. Quoique… Pendant les spectacles, je suis obligé de penser à la technique. Dans ce sens, je peux être prisonnier. Il y a en effet beaucoup de choses à penser. Cependant, ces machines nourrissent la création et transforment ma démarche.

 

De quelle manière ?

Le beatbox peut vite devenir démonstratif. J’ai voulu sortir de ce côté démonstratif pour aller vers la création artistique. Les interrogations sont les mêmes avec toutes les techniques. Qu’est-ce que je peux faire de plus en fabriquant ou en utilisant telle machine ? Dans ce spectacle, le gant m’amène à une gestuelle. Je dois alors prendre en compte le mouvement.

 

Etes-vous proche de la danse ?

Je ne le dis pas de cette façon même s’il y a quelque chose de chorégraphique. Néanmoins, on s’en rapproche.

 

 

Entretenez-vous un rapport charnel avec les machines ?

Oui et j’essaie d’interroger ce parallèle entre les outils qui me servent pour la création et ceux de tous les jours. Chaque nouvel outil requestionne la manière dont on l’utilise. De tous les temps, nous nous laissons happer par les nouvelles technologies. Le spectacle soulève ces questions auxquelles je ne réponds pas. En fait, on repart de Bionic Orchestra 2.0 avec davantage de questions.

 

Est-ce que vous pouvez improviser dans ce spectacle ?

Les outils du spectacle ont été pensés pour cela. Les différents éléments sont faits pour être interactifs. Pour Bionic Orchestra 2.0, j’ai dû commencer par écrire. C’est la première fois que je dois passer par cette phase parce qu’il y a vraiment beaucoup de facteurs à gérer en même temps. Cela n’a pas été tout seul au début. Aujourd’hui, j’ai expérimenté cette écriture technique. Elle se peaufine à chaque représentation. Donc elle me permet à nouveau d’improviser.

 

  • Samedi 6 décembre à 20h30 au Tetris au Havre. Tarifs : de 16 à 8 €. Réservation au 02 35 19 00 38 ou au www.letetris.fr

 

Nuit de folie

Les machines sont aussi les stars de cette soirée. Lors de cette nuit de folie, elles sont domptées par Clara 3 000 et Acid Arab, bien connus des clubbers. Pour mettre en scène ces différents concerts, le Tetris a accueilli en résidence Barthélemy Antoine-Loeff et Tomek Jarolim, deux artistes multimédia qui travaillent pour la première fois ensemble. Ils ont mis au point un dispositif scénique avec mapping vidéo et images projetées. Avec un jeu d’optique, « on va se raconter l’espace« . Barthélemy Antoine-Loeff et Tomek Jarolim se sont inspirés de L’Odyssée de l’espace. « Ce sera un voyage intersidéral » à travers des créations géométriques et psychédéliques.