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Concert au Kalif : Philo donne la parole aux tambours

Le tambour est au centre de la vie de Philo. Le musicien rouennais raconte l’histoire des percussions samedi 4 novembre au Kalif à Rouen dans le cadre de son French Caribbean Tour.

N’est pas percussionniste qui veut… Philippe Gouyer-Montout, plus connu sous le nom de Philo, l’a compris en grandissant. « Enfant, j’ai voulu apprendre à jouer du tambour. J’ai demandé à mon père qui m’a renvoyé vers mon grand-père. Celui-ci m’a dit : il faut que le tambour t’appelle ». Philo a entendu l’invitation bien plus tard. « C’est tellement fort. Si j’entends un son de tambour, je cours tout de suite vers l’instrument. C’est ça l’appel du tambour ».

Depuis quinze ans, Philo joue et mène des recherches sur les tambours des Caraïbes et d’Afrique. « Je suis parti de la Martinique où je suis né pour suivre des études de philosophie en métropole. Au moment de ce départ, j’ai été envahi par une foule de questionnements. Je me suis interrogé sur mon identité et sur celle de la Martinique. La culture martiniquaise me suit comme mon ombre. Elle m’accompagne toujours ».

En apprentissage

Philo joue du tambour bèlè depuis son enfance. « Je me rends compte que le tambour a déterminé ma vie. Tous les jours, je pratique parce que je dois m’entraîner. Quand j’étais au lycée et que je redescendais dans mon village au sud-ouest de l’île, je jouais. J’ai alors eu accès à un autre monde ». Philo ne cesse d’approfondir son apprentissage, s’informe sur les divers tambours. « Chacun a sa propre voix, sa propre technique… » Il a commencé une thèse sur le langage du rythme dans le bèlè martiniquais.

Toutes ces recherches alimentent un projet autant pédagogique qu’artistique. Samedi 4 novembre au Kalif à Rouen, Philo donne la parole aux tambours, ceux provenant de Martinique, de Guadeloupe et de Cuba. C’est sa section djoubakatopumba qui « donne la pulsion à l’orchestre », une formation de neuf musiciens avec des cuivres et des voix. Dans ce French Carribean Tour, Philo dévoile « un autre visage des Antilles. On est loin du zouk et de la biguine. Ce sera la musique des racines, la matrice qui a nourri toutes les autres » pour obtenir « un afro-beat de la Caraïbe ». Philo, nourri de musiques, pioche dans la tradition, la colore de jazz et de blues tout en rendant un hommage aux artistes caribéens.

  • Samedi 4 novembre à 20 heures au Kalif à Rouen. Tarifs : 10 €, 6 €. Réservation sur www.lekalif.com