/

Concert au Kalif : en transe avec Oiseaux-Tempête

Les paysages de la Méditerranée se dessinent dans les albums de Oiseaux-Tempête. Le groupe de Frédéric Oberland et Stéphane Pigneul, entre post-rock et free-jazz, reste dans l’évocation. Il joue vendredi 22 septembre au Kalif à Rouen avec Europe and Co et le Rêve de l’escalier.

Difficile de définir la musique de Oiseaux-Tempête. Des ambiances, tantôt sombres, tantôt ensoleillées, se ressentent de ce mélange de sonorités post-rock, free-jazz et d’airs traditionnels. Frédéric Oberland et Stéphane Pigneul travaillent avant tout une matière. Comme des peintres. Une matière sonore qu’ils vont recueillir lors de leurs voyages. Les premiers périples les ont emmenés autour de la Méditerranée. « Pour des raisons personnelles ». Pas seulement. « C’est la mère de la civilisation, le berceau de l’humanité ». Depuis plusieurs années, la Méditerranée renvoie une autre image. Celle d’un décor de la tragédie des migrants. « C’était déjà évoqué dans le deuxième album. Nous avons ajouté à Utopiya un point d’interrogation. Beaucoup de personnes ont eu ce sentiment. Même si nous n’avons pas de propos engagés, nous avons notre propre sensibilité. La musique peut être un divertissement et aussi un moyen de se connecter avec les gens ».

Frédéric Oberland et Stéphane Pigneul sont allés en Grèce, puis en Turquie et enfin au Liban. Trois pays pour trois albums qui forment une trilogie. « Rien n’est prémédité. Nous sommes allés dans ces pays pour rencontrer des musiciens avec lesquels nous avions envie de travailler ». C’est là qu’ils récoltent cette matière. Des improvisations avec les musiciens, des bruits du quotidien… Le but n’est pas ensuite de « faire un décalcomanie. En studio, on écoute cette matière, on la confronte avec d’autres musiques. On structure tout cela pour faire émerger quelque chose. C’est très empirique ».

AL-‘AN ! (Maintenant !), sorti en avril 2017, est une réponse à Utopiya ? (2015). « C’est maintenant que quelque se passe. C’est pour cette raison que cet album est plus brut. Il y a plus d’urgence dans la musique, dans cette volonté de faire éclater les barrières ». Cette urgence, les deux complices de Oiseaux-Tempête, veulent la retrouver sur scène. Fidèles à « la base des morceaux », ils n’hésitent pas à se « laisser porter par la salle. Nous sommes proches d’une interprétation des jazzmen. Nous avons un thème et nous apportons des variations à ce thème pour se retrouver dans une sorte de crépitement, de transe ».

  • Première partie : Monsieur Wolf
  • Vendredi 22 septembre à 20 heures au Kalif à Rouen. Tarifs : de 12 à 6 €. Réservation au Rêve de l’escalier et sur www.lekalif.com