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Avec la Sonothèque : les musiques alternatives selon Marsu

Marsu CICP 1103Punk rock, musiques alternatives et engagement militant… Vaste thème pour cette nouvelle conférence de la Sonothèque de Haute-Normandie. C’est Marsu qui apporte son regard sur ce sujet et partage une longue expérience dans cette mouvance alternative des années 1980 et 1990. Il a en effet collaboré à des fanzines, donné de sa voix à des radios libres, managé Lucrate Milk, Bérurier Noir, Dirty District… Il a aussi fondé Bondage Productions et Crash Disques, des labels indépendants. Marsu raconte cette histoire samedi 7 février à 15 heures à la bibliothèque François-Mitterrand à Petit-Quevilly.

 

 

 

Alternatif ? Vous avez dit alternatif. Pour Marsu, c’est davantage « un mode de fonctionnement », le DIY ou Do it yourself. « Il y a la musique alternative et une pratique de cette musique. On gère et on contrôle les choses pour garder une autonomie. Cela est marqué par un certain empirisme. Comme tout était à créer, il a fallu acquérir un savoir-faire. Certains l’ont même professionnalisé ». Aujourd’hui ? « On est proche de l’économie sociale et solidaires ».

Ce mouvement underground qui a pris possession d’un espace public affiche une marque d’opposition à un ordre établi, à un système. « Déconstruire pour générer de nouveaux entrepreneurs. Comme Apple. Au début, ils étaient tous des marginaux. Comme les Smac (scènes de musiques actuelles) qui viennent d’un circuit alternatif. Les artistes revendiquaient un accès aux salles parce qu’ils attiraient des publics. Aujourd’hui, les Smac sont structurées et ont un fonctionnement lourd ».

Certains parviennent à exister « en dehors de tout business. Cela touche d’autres formes de musique, le théâtre de l’avant-garde, le théâtre de rue, la micro-édition… »

 

Les liens entre la scène underground et la politique. Ils sont évidents et tenus. « La création artistique est politique », estime Marsu. « Elle est porteuse de sens pour que le public puisse s’en emparer. Il est nécessaire d’avoir une vision du monde, émettre une critique. Ce qui est renvoyé n’est pas toujours cohérent ».

La musique devient une bande son d’un mouvement contestataire. Les effets de la crise économique des années 1970 se font lourdement sentir. Les idées libérales et la mondialisation sont rejetées. « Ce n’est pas une forme de résistance mais une réaction. Il y a une défiance envers la société de consommation et la politique telle qu’elle est menée, un rejet de la concentration des pouvoirs ».

 

Un engagement. Les racines de Marsu sont à trouver dans le punk-rock. Il y a un engagement, mais aussi une vision du monde à défendre et une forme de vie choisie ou peut-être imposée. « Nous n’avions pas le choix. Comme nous ne pouvions pas jouer, nous exprimer, il a fallu créer nos propres structures. Cela a été la même chose pour les disques. Cependant s’organiser, c’est déjà accepter un aspect mercantile de la chose. L’autonomie passe obligatoirement par là ».

 

  • Samedi 7 février à 15 heures à la bibliothèque François-Truffaut, rue François-Mitterrand à Petit-Quevilly. Entrée libre.