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Courtivore : un pied sur Mars avec Guillaume Rieu

Cinq heures de cinéma : c’est jeudi 1er juin à Rouen avec le Courtivore, festival dédié au court métrage. L’équipe projette pendant cinq heures sept films qui reviennent avec un regard bien singulier sur la conquête de l’espace, les invasions d’extraterrestres et les phénomènes surnaturels. Parmi ces courts métrages, il y a trois oeuvres de Guillaume Rieu.

Il a hésité entre ingénieur et réalisateur. Pas trop longtemps. Sa passion pour le cinéma a vite été plus intense. Guillaume Rieu a découvert la joie de « raconter des histoires avec des images. La bande dessinée m’intéresse aussi beaucoup mais le cinéma permet d’allier les images et la musique ». Lors d’une soirée thématique consacrée au Courts du 3e type, le Courtivore a sélectionné trois films de Guillaume Rieu.

L’Attaque du monstre géant suceur de cerveau de l’espace (2010) est une comédie musicale avec un monstre qui transforme les habitants d’une ville en zombies. Seuls un couple et un scientifique pourront sauver le monde en modifiant le cours du film. Quant à Tarim Le Brave contre les 1001 effets (2014) le réalisateur installe une ambiance des 1001 nuits. « Je suis fan d’Indiana Jones et de Sinbad le marin. Ce sont de vieux films très kitchs avec plein d’effets spéciaux. Là, je me suis fait plaisir ». Guillaume Rieu se définit comme « un geek des effets spéciaux. Les effets spécieux à l’ancienne me passionnent. En fait tous ceux qui existent avant les images de synthèse. Je trouve qu’ils ont un charme particulier. Quand on regarde de vieux films, on se demande toujours comment les réalisateurs ont pu en arriver là. C’est magique. Justement les images de synthèse enlèvent toute la magie ».

« Mars, une planète fantasmée »

Dans ses films, Guillaume Rieu utilise le matte painting qui consiste à insérer une vitre entre la caméra et le décor. « On peut apporter des couleurs et cela permet de prolonger le décor ». Il y a aussi le stop motion pour travailler image par image. Le réalisateur multiplie les techniques pour obtenir ce qu’il a imaginé. « Tout part toujours d’une idée débile qui finit toujours par s’étoffer pour raconter une histoire intéressante ».

Mars IV, le dernier court métrage de Guillaume Rieu, plus sombre, se déroule en 2053. Quatre astronautes sont en mission de deux ans sur Mars où ils sont atteints d’hallucinations après une découverte imprévue. Le cinéaste aborde la conquête de l’espace et Mars. « C’est une planète fantasmée. Ce film est une commande de Canal + pour une série consacrée au futur. Pour écrire, nous avons été invités à des conférences. Des experts sont venus nous parler de l’avenir et d’un monde qui ne va pas bien. Si les experts le disent et ne se montrent pas très optimistes, on ne pouvait que ressortir un peu déprimés ». Mars IV est un nouveau clin d’oeil à la littérature et au cinéma de science fiction avec des effets visuels quelque peu traditionnels. Guillaume Rieu joue avec les représentations de la réalité et de nos rêves.

 

 

  • Les courts du 3e type, jeudi 1er juin à 19 heures à l’ancienne école des Beaux-Arts, 29, rue Victor-Hugo à Rouen. Tarif libre.