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Danse à DSN : une « Histoire de l’imposture » par la compagnie Mossoux-Bonté

photo Thibault Grégoire

L’habit ne fait pas le moine… Pas sûr selon la compagnie Mossoux-Bonté qui s’amuse avec ce proverbe dans cette Histoire de l’imposture. Un spectacle décalé et plein d’humour à voir mercredi 11 avril à la scène nationale de Dieppe.

Chez la compagnie Mossoux-Bonté, le point départ reste la thématique et non la forme. « L’enjeu est alors de trouver le voyage adéquat qui lui correspond », remarque Patrick Bonté. Un voyage fait de danse, de théâtre, de performance, de manipulation de marionnettes… « On va toujours vers des directions que nous n’avions pas soupçonnées au départ de notre réflexion. A un moment des logiques se mettent en place ».

Il y a un sujet récurrent dans le répertoire de la compagnie Mossoux-Bonté. Les deux artistes belges ne cessent de s’interroger sur la représentation de soi, notamment sur la volonté de faire les choses sans y croire pleinement. « Cela permet de donner à voir la complexité, les doutes. On agit non pas parce que l’on n’a pas le choix mais parce que l’on en a envie. Il n’y a pas de contrainte. Seulement une sorte d’absence, une réalité sans imaginaire », explique le metteur en scène.

Comme « un caméléon »

Nicole Mossoux et Patrick Bonté se sont penché sur l’Histoire de l’imposture, présentée mercredi 11 avril à la scène nationale de Dieppe. « Il y en a deux sortes. Tout d’abord les attitudes contemporaines. Aujourd’hui, ce qui est terrifiant, c’est qu’elles sont de plus en plus obligatoires. Il faut respecter des codes, être un caméléon pour ne pas décevoir. Là, on est dans le semblant avec néanmoins une part de vrai. Il y a aussi les sentiments d’imposture, ces impressions que l’on est toujours empreint. Cela a voir avec l’idéal de soi. Donc, on triche ». Mais le corps sait-il tricher en permanence ? Non, selon Patrick Bonté. « Il montre toujours des failles. On essaie de se comporter comme il faut. A un moment, un mouvement vient contredire, jeter des doutes ».

Cette Histoire de l’imposture commence avec l’exposition des cinq corps nus des interprètes dans un carré de lumière placé au centre du plateau noir. C’est l’espace de la représentation, « la vitrine au milieu du grand monde ». Quand tous s’emparent des vêtements et des accessoires, leurs signes physiques distinctifs s’effacent pour laisser apparaître des corps uniformisés par le port des costumes. Les voilà pris dans un tourbillon de gestes codifiés, d’attitudes sociales à respecter et dans des postures. « Personne ne peut se dire authentique et tous doivent composer. C’est la danse qui va leur permettre de se sortir de cette problématique ». La danse pour retrouver un souffle et une liberté.

 

 

  • Mercredi 11 avril à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 23 à 10 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr
  • Spectacle à partir de 15 ans