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Danse au Rayon vert : une vie consacrée au flamenco

photo Aglaé Bory

C’est un spectacle détonant. Aurélien Bory dresse un portrait vibrant de Stéphanie Fuster dans Questcequetudeviens?. Un spectacle, donné vendredi 13 octobre au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux, dans lequel la danseuse de flamenco explore des chemins de traverse. 

Pour Stéphanie Fuster, le flamenco a été une rencontre, une révélation. « C’est une chose qui m’est tombée dessus et qui a fait bifurqué ma vie ». La danseuse décide alors d’arrêter ses études et de partir dans les académies de Séville. « Je me suis aperçue que le flamenco me correspondait. C’est une danse très pulsionnelle, très incarnée, bouillante. Elle attise. Le flamenco, c’est la vie avec tous ses contrastes, le féminin et le masculin, les forces et la subtilité ». En Espagne, Stéphanie a vécu des expériences très fortes. Elle a croisé la route de plusieurs chorégraphes, des danseurs, notamment Israel Galván, des musiciens…

Le flamenco a occupé toute la vie de Stéphanie Fuster. Jusqu’à ressentir un sentiment d’enfermement. « Il demande beaucoup d’heures de travail, un apprentissage très rigoureux. C’est très technique. La vie d’une danseuse qui se perfectionne à Séville, c’est rester dans un théâtre pour faire ses gammes. Ça rend un peu fou. Comme il y a peu de répétition avec les musiciens avant les spectacles, il faut avoir une grande capacité d’improvisation ». Pour la danseuse, le flamenco, c’est aussi « une danse qui vient de l’intérieur, une expression très individuelle. A un moment, j’ai éprouvé le besoin de prendre de la distance ».

« Une poupée espagnole »

Cette distance, Stéphanie l’a prise avec le metteur en scène et architecte de l’espace Aurélien Bory. Les deux artistes se connaissent très bien depuis plusieurs années. Le fondateur de la Compagnie 111 écrit alors un portrait de Stéphanie Fuster, celui d’une femme qui entreprend de consacrer sa vie au flamenco. « Comme je ne me retrouvais plus dans cette image de poupée espagnole, j’avais envie qu’Aurélien en dise autre chose, prenne du recul et de la hauteur ».

Interprété vendredi 13 octobre au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux avec le chanteur Alberto Garcia et le guitariste José Sanchez, Questcequetudeviens? reste loin de tous les clichés de la danse espagnole. Aurélien Bory la dépouille de tous ses artifices pour en garder seulement la force, la tension, la pulsion. Il impose des contraintes, comme l’espace restreint d’un studio, une étendue d’eau. Cette création interroge non seulement l’essence du flamenco mais aussi un destinée femme. « Aurélien souhaiterais que je la danse jusqu’à mes 70 ans, qu’elle évolue avec moi et soit en lien avec la vie ».

 

 

  • Vendredi 13 octobre à 20h30 au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux. Tarifs : de 18 à 6 €. Réservation au 02 35 97 25 41 ou sur www.lrv-saintvaleryencaux.com