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Danse au théâtre Charles-Dullin : un hommage à Martin Luther King

I have a dream… Des mots qui ne cessent de résonner. Le chorégraphe Bruce Taylor revient sur le discours de Martin Luther King dans un ballet de danse contemporaine écrit pour 8 interprètes de sa compagnie ChoréOnyx. C’est vendredi 24 mars au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly.

 

Bruce Taylor n’a rien oublié. C’était le 28 août 1963 à Washington. Des milliers de personnes marchaient dans la capitale américaine pour l’égalité des Droits. Devant le Lincoln Memorial, Martin Luther King prononce son plus célèbre discours et cette inoubliable phrase : « I have a dream ». Bruce Taylor y était. Danseur pour de grands noms, chorégraphe et formateur à l’école de danse de l’Opéra national de Paris, il n’a rien oublié. « J’avais 13 ans. Je vivais à New York. L’église où nous allions avait organisé un voyage pour que l’on puisse assister à cette manifestation. Je me souviens de ce voyage interminable dans le bus. On a dû mettre huit heures. Une éternité ! Heureusement, on chantait. Pour moi, c’était une sortie comme une autre avec l’église ». Pas vraiment. C’est plus tard que Bruce Taylor a compris toute la portée de cette journée et du discours. « J’ai toujours en tête ce personnage, son aura, sa voix, sa façon de faire bouger la foule. Martin Luther King avait un charisme fou ». Alors, à l’écoute de ces mots « I have a dream », «  on a ressenti un espoir, une joie. Il nous a donné du courage pour sauter les obstacles, de la force pour aller de l’avant. Même jusqu’à la mort. En fait, il a changé nos rêves ».

 

Des rêves, Bruce Taylor en avait beaucoup. La danse est déjà présente. Mais juste pour s’amuser. Il dansait déjà sur les tubes de la Motown. « J’étais fan. J’écoutais aussi The Supremes, Steve Wonder ». 50 ans après, le chorégraphe revient sur cette journée dans I have a dream, titre de la pièce présentée vendredi 24 mars au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly. Il rend un vibrant hommage au pasteur américain assassiné en donnant corps à un discours. « Quand j’ai commencé à écrire ce spectacle, je savais que je ne devais pas le prendre au premier degré. Il fallait que je fasse appel à ma mémoire. J’ai voulu partager des images fortes et toujours actuelles ».

 

Bruce Taylor fait ainsi référence aux dernières élections présidentielles aux Etats-Unis et aux prochaines en France. « Nous, Américains, nous avons déjà vécu une période similaire pendant le régime Nixon. Nous avons survécu. Nous sommes forts. Trump est élu pour quatre ans. Il faut faire avec et espérer des jours meilleurs. J’ai toujours gardé espoir ». Dans I have a dream, il y a bien évidemment beaucoup d’espérance. Bruce Taylor transmet dans cette création généreuse une énergie folle pour aller jusqu’au bout des rêves.

 

  • Vendredi 24 mars à 20 heures au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly. Tarifs : de 19 à 11 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 68 48 91 ou sur www.dullin-voltaire.com