//

Danse au Volcan : dans la musicalité du mouvement

Photo Caroline Alain

Le temps est un thème récurrent dans les différentes oeuvres d’art. La chorégraphe Catherine Diverrès l’aborde dans sa nouvelle création Blow The Bloody Doors off !, interprétée par 8 danseurs et 7 musiciens mardi 7 mars au Volcan au Havre.

Photo Caroline Alain

C’est une première pour Catherine Diverrès. La chorégraphe a écrit sa pièce Blow The Bloody Doors off ! sur des musiques déjà composées. « Jusqu’à maintenant, elles rentraient dans le processus de création en même temps que la chorégraphie. Cette fois, j’ai eu six heures de musique et j’ai pu mettre les morceaux dans un ordre adéquat ». Il faut une réelle complicité entre le chorégraphe et le compositeur pour se retrouver sur un même chemin artistique. Catherine Diverrès et Jean-Luc Guionnet le sont depuis quelques années. « Cela fait dix ans que nous collaborons. Jean-Luc connaît mes pièces. Il sait que j’ai besoin de musique rythmée ».

Les partitions de Jean-Luc Guionnet ont donné une couleur à la nouvelle création de Catherine Diverrès, Blow The Bloody Doors off !, présentée mardi 7 mars au Volcan au Havre. « Nous avons imaginé des parcours en insistant sur la musicalité du mouvement. Nous n’étions pas sur des questions d’affect ou de sentiment. La question du rythme a toujours été importante. C’est la grande aventure de la danse contemporaine. Dans les années 1960, même avant, les chorégraphes ont mis fin à leur assujettissement à la musique pour ne plus être dans l’illustration. il faut être autonome », explique la chorégraphe.

Être dans la musicalité du mouvement, c’est se « jeter dans l’instant présent ». Blow The Bloody Doors off ! évoque ainsi l’inépuisable thématique du temps, « le fil conducteur de mon travail. Les corps changent – des cellules meurent et d’autres naissent sans que l’on en soit vraiment conscient. Ils deviennent fragiles et sont marqués par les acquis. A côté de cela, il y a l’immédiateté. Quand on est sur un plateau, c’est très prégnant pour la plupart des artistes ». A chaque fois, les danseurs doivent être dans la spontanéité de l’instant. « C’est toujours magique lorsque l’on crée. Ce qui est difficile ensuite, c’est la répétition parce que rien ne doit être figé. La rigueur de l’écriture permet de pouvoir refaire, rejouer tout en étant dans le côté éphémère de la danse. Cela reste un long apprentissage pour ne pas être enfermé et surtout pour pouvoir bousculer les acquis ». Sur ce chemin, la prise de risque est indispensable.

Blow The Bloody Doors off ! est une composition musicale avec 8 danseurs et les 7 musiciens de l’ensemble Dedalus. Catherine Diverrès mêle plusieurs générations d’interprètes qui évoluent ensemble sur le plateau. « Je voulais une pièce collective dans laquelle se dégage les personnalités de chacun. Ce jeu entre l’individu et le groupe fait corps », crée une fragilité et des pulsions de vie.

 

 

  • Mardi 7 mars à 20h30 au Volcan au Havre. Tarifs : 17 €, 9 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com