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Dédicace à Rouen : Laurent Seksik à l’Armitière

photo David Agnaszewski

Une grande fresque qui couvre des décennies autour d’un thème central facile à deviner : la médecine. C’est le sujet du dernier roman de Laurent Seksik qui vient mardi 13 octobre à l’Armitière à Rouen. Tout un exercice de la médecine.

 

photo David Agnaszewski
photo David Agnaszewski

Trouver le titre le moins vendeur de la rentrée littéraire, c’était une tâche très rude. Laurent Seksik y est parvenu. Ou quelqu’un de chez Flammarion. Mais il y a forcément un coupable. Alors, combien de lecteurs ont ainsi été détournés de cette pile de livres que le libraire a longuement hésité à placer à un endroit accessible, juste pour lui laisser une chance qu’une main s’approche ? Nul ne le saura jamais…

 

C’est l’exercice du marketing. Car on ne peut pas blâmer le lecteur de ne pas être suffisamment aventureux pour se jeter sur L’Exercice de la médecine qui ressemble à s’y méprendre au titre d’un essai. Barbant, en plus. Or, le livre de Laurent Seksik a du souffle, de ceux qui balaient la steppe (que le lecteur va d’ailleurs parcourir dans le roman). Même si, effectivement, entre les histoires qui tissent une longue épopée, il y a bien, par petites touches, un médecin qui se penche sincèrement sur son métier (sans oublier le patient). Mais – évidemment, serait-on tenté de dire – le roman permet d’en dire plus ; comme Laurent Seksik le fait dire à l’un de ses personnages : « tu es étroit d’esprit, Igor Petrovich. L’invention romanesque permet de raconter l’Histoire mieux qu’aucun traité. Est-ce qu’Homère ne faisait pas parler les dieux ? Moi, je me moque de la stricte vérité. Si je veux le vrai, je lis le journal. Si je veux de l’intelligence, je lis de la philosophie. Mais la vérité de l’homme – qui n’a rien à voir, j’en conviens, avec la vérité des faits – est dans l’émotion. Je la trouve dans les romans. »

 

Tout est dit et l’auteur va nous le démontrer immédiatement en emmenant le lecteur dans une histoire familiale et internationale sur plus d’un siècle. Une famille juive où l’on est médecin de père en fils ; jusqu’à la petite dernière, Léna Kotev, cancérologue dans le Paris d’aujourd’hui. Une histoire haute en couleurs qui passe par les tragédies de la Révolution russe et de la Seconde Guerre mondiale alors qu’en parallèle, presque clandestinement, en 2015, Léna accompagne les derniers jours de son père. A la fois médecin, qui sait et qui doute, et fille, qui aime. Un beau livre sur l’héritage du passé et sur le refus de la fatalité.

 

H.D.

 

  • Rencontre avec Laurent Seksik, mardi 13 octobre à 18 heures à L’Armitière à Rouen. Entrée libre.