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Désir de danse

La compagnie rouennaise étantdonné présente Les Noces de Stravinsky mardi 4 novembre au Théâtre des Arts à Rouen. Créé en février dernier au festival Faits d’hiver à Micadanses à Paris, ce nouveau spectacle de Frédérike Unger et Jérôme Ferron évoque le désir.

 

photo Jérôme Ferron
photo Jérôme Ferron

Lors de la saison 1990-1991, deux jeunes danseurs entament leur carrière au sein du ballet de l’Opéra de Rouen. Ils interprètent Les Noces d’Igor Stravinsky. Elle est la mariée. Il est le marié. Vingt ans plus tard, Frédérike Unger et Jérôme Ferron retrouvent le même plateau pour présenter leur version des Noces.

 

Il a fallu tout ce temps, emprunter divers chemins de la création pour affronter une des pièces mythiques de l’histoire de la danse. Jérôme Ferron et Frédérike Unger sont fascinés par cette partition depuis plusieurs années. Certes un peu moins connue que Le Sacre du Printemps, elle n’en reste pas moins « un véritable monument. Elle fait peur parce qu’elle est puissante. Combien de fois nous nous sommes demandés ce nous pouvions écrire ? Mais ce n’était pas possible. C’était trop fort. J’avais peur que l’on ne soit pas à la hauteur », confie le chorégraphe.

 

Toute l’appréhension ressentie pendant des années s’est envolée lorsque les deux chorégraphes ont trouvé son fil conducteur : le désir. Pas seulement le désir que peut éprouver un couple. Ils se sont libérés du côté anecdotique de l’histoire pour « aborder tous les désirs dans le contexte d’un spectacle. Tout d’abord celui de travailler sur Les Noces de Stravinsky, de danser ensemble. D’ailleurs, c’est la première fois qu’il y a une telle osmose quasi immédiate entre les danseurs. Il y a aussi le désir du spectateur d’être séduit, d’être emmené… », explique Jérôme Ferron.

 

Autre clé : la compagnie étantdonné n’a pas travaillé sur l’histoire du ballet mais sur la partition musicale. Jérôme Ferron mêle trois orchestrations, les Percussions de Strasbourg et le Chœur contemporain, le Pokrovski Ensemble, le Lugano Percussion Group et le Coro della Radiotelevisione Svizzera avec Martha Argerisch au piano. Trois interprétations pour trois ambiances : « ce peut être classique et aussi rugueux, voire tribal ». Il y a un désir de musique, de danse. Les Noces de la compagnie étantdonné se répètent trois fois, se renouvellent et donnent à voir ce désir sous des angles différents.

 

 

  • Mardi 4 novembre à 20 heures au Théâtre des Arts à Rouen. Tarifs : de 21 à 10 €. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Spectacle tout public à partir de 10 ans