/

DSN : les expériences de la compagnie Mossoux-Bonté

Nicole Mossoux, chorégraphe et danseuse, et Patrick Bonté, dramaturge et metteur en scène, interrogent avec beaucoup de dérisions nos comportements dans A Taste of poison, présentée mardi 7 mars à la scène nationale de Dieppe.

 

Les spectacles de la compagnie Mossoux-Bonté partent toujours d’une intuition claire, d’événements extérieurs.  « Il y a des choses qui nous frappent, qui nous font réagir. Aujourd’hui, des conduites particulières tournent autour des jeux de pouvoir pervers avec des pulsions qui n’ont plus de freins moraux. J’ai une impression : beaucoup de comportements affectent notre façon de voir les choses, de vivre et s’insinuent en nous. Tout cela se fait de manière douce. C’est ce que nous appelons le poison », explique Patrick Bonté.

 

Dans A Taste of poison, Nicole Mossoux et Patrick Bonté se penchent sur nos attitudes qui peuvent apparaître anodines et pourtant se révèlent néfastes. Des conduites influencées par celles des hommes et des femmes politiques. « Les politiciens ont toujours mis des masques. Depuis quelque temps, ils n’en ont plus. Regardez Trump, Poutine, Erdogan… On n’a jamais vu ça. Ce qui compte, c’est une forme de jouissance, une utilisation des autres pour son propre bénéfice. C’est pour cette raison que nous parlons de comportements pervers. Par ailleurs, on ne cherche plus une vérité. On se borne plus à montrer une situation. L’enveloppe suffit. L’image suffit et on ne parle plus de contenu ».

 

Dans un laboratoire se retrouvent cinq scientifiques en blouse blanche. Sociologues, psychologues, psychiatres sont là pour décrypter nos habitudes, nos petits travers quotidiens, nos réflexes pas toujours avouables. Ils réfléchissent à la diffusion lente de ce poison. « C’est l’humain qui nous intéresse ». Ensemble, ils mènent des tests pour décortiquer les relations amoureuses, les liens entre mère et fils, l’esprit de compétition au travail, l’attrait pour la pornographie. Ils n’hésitent pas à adopter certaines attitudes et à se lâcher complètement. Pour voir. A un moment, tout va s’emballer et les cinq experts vont se retrouver dans des situations loufoques. « Il faut toujours de la légèreté et de l’étrange pour pouvoir prendre de la distance ». La compagnie Mossoux-Bonté porte à nouveau un regard acéré sur la société contemporaine.

 

  • Mardi 7 mars à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 23 à 10 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr