DSN : une saison emprunte d’équité

La scène nationale de Dieppe ouvre la saison 2017-2018 vendredi 15 septembre avec le groupe de musique Lalala Napoli. Une nouvelle année de théâtre, de danse, de cirque, de cinéma et de musique qui rassurent et bousculent les idées reçues.

Un thème traverse toute cette nouvelle saison de la scène nationale de Dieppe. Philippe Cogney a axé sa programmation sur « la justice, l’équité ». Un sujet très politique que le directeur de la scène national de Dieppe assume complètement. « Il faut qu’une saison soit politique. Les expressions artistiques évoquent la vie de la cité. On ne peut pas se couper de la vie et y participer. On y participe de cette manière-là. En ayant une vision politique et étant accompagnateur d’artistes qui ont des choses à dire à travers des comédies, des tragédies. Ces artistes, quelle que soit leur génération, ont un regard politique fort qui n’est pas militant mais revendicatif. Nous sommes dans le domaine de l’affirmation d’un point de vue qui va faire débat ».

Il est en effet question de justice, notamment d’intime conviction dans 9, un huis clos avec neuf jurés joué par Le Petit Théâtre de pain. Avec Debout !, la compagnie L’Aronde porte des textes de Daniil Harms, victime de la période stalinienne en Union soviétique. La Dissidente et L’Estaminet rouge reviennent sur un sujet brûlant, la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dans Les Tritons prendront l’avion. Le théâtre est toujours politique avec Le Chat foin qui crée cette saison Légendes de la forêt viennoise de Horváth. Le Groupe acrobatique de Tanger questionne le sacré et le profane dans Halka. La liberté est au coeur de la première mise en scène  de Louise Dudek, La Rage

Des temps forts

Cette saison se caractérise également par la venue de jeunes compagnies. Avec elles, « on est plutôt dans la finesse et la subtilité », observe Philippe Cogney. « Il peut y avoir des approches radicales. Certains sont en effet plus violents dans leur démarche. C’est ce qui fait tout l’intérêt de recevoir des artistes au regard différent. C’est la personnalité qui fait toujours l’oeuvre. Cela ne se constate pas seulement dans la forme, on le voir aussi dans le texte. Quand ils abordent des auteurs de répertoire, ils le font avec des problématiques actuelles ».

Retour du Mois de la comédie avec Le Conte d’hiver de Shakespeare, une pièce sur les travers des êtres humains vue par l’Agence de voyages imaginaires. Hillel Kogan a écrit une oeuvre coupe de poing, We Love Arabs pour retracer le conflit entre Israël et Palestine. Quant au Cabinet de curiosités, il préfère s’amuser de l’ennui. Autre temps fort : celui sur La Fragilité avec Qui suis-je ? Sur les premiers troubles amoureux. Le collectif Exit partage une parole intime dans Un Batman dans ta tête. David Brandstätter de la compagnie Shifts dessine un chemin vers la liberté. Enfin, la scène nationale de Dieppe met les projecteurs sur la comédienne Emmanuelle Hiron avec Les Résidents et Le Fils.

  • Vendredi 15 septembre à 18h30, concert à 21 heures, à DSN. Entrée libre. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr
  • Programmation complète sur www.dsn.asso.fr