Elections régionales : la culture selon Normandie Écologie

61.1 YANIC SOUBIENLa Région, c’est les transports, les lycées, l’emploi, la formation professionnelle… et aussi la culture. Avant les élections qui se déroulent les 6 et 13 décembre, nous avons interrogé les candidats sur la partie culturelle de leur programme. Aujourd’hui, Yanic Soubien, tête de liste régionale de Normandie Écologie.

 

Un enjeu. Pour Yanic Soubien, la culture est un « facteur de développement » d’une région, « un des ingrédients de la politique territoriale ». Elle est aussi « un levier de pacification des comportements, d’enrichissement et de prise de hauteur. Un déficit de politique culturelle conduit à la barbarie ». Donc pas question de « baisser la garde sur ces questions. Il faut même s’interroger sur la manière dont on peut réinvestir ». Yanic Soubien est favorable à « l’accompagnement de la création, de la diffusion et des projets structurants et éducatifs ». Pour écrire une politique culturelle, l’élu de l’Orne souhaite organiser des « états généraux de la culture. Il est nécessaire de faire un diagnostic, d’avoir une approche pluridisciplinaire, de travailler avec des experts ».

 

Des inégalités. Si la région normande a des atouts, elle a également des faiblesses. Yanic Soubien pointe avant tout les inégalités territoriales. « Le monde rural est maltraité. Il n’y a pas eu de politique d’équité. La culture ne doit pas être autocentrée dans les pôles d’agglomération mais doit être pensée comme un bien commun. La Région a une vraie responsabilité ».

Pour Yanic Soubien, il y a aussi « un manque d’ambition de la part des collectivités locales. Souvent, il y a un manque de culture sur la culture ». La Région peut alors « aider une collectivité à définir une politique culturelle sur 20 ans. C’est un chantier énorme. Cela mérite un vrai débat ». Cela peut se concrétiser par « une politique de résidence d’artistes sur tous les territoires » mais « il faut mener des expérimentations. Si elles sont concluantes, elles devront être généralisées ».

 

Mutualisation ? Yanic Soubien salue le travail des grandes institutions (opéra, théâtres, salles de musiques actuelles…) qui « portent les enjeux culturels majeurs de manière ambitieuse ». Si des liens se sont déjà tissés entre elles, « cela ne suffit pas. Il est nécessaire aujourd’hui de penser la Normandie ». Comment ? Est-ce la mutualisation, le meilleur moyen pour redessiner une carte culturelle comme pour le pôle des arts du cirque ? « La mutualisation des directions ne me choque pas. Avec deux directions, est-ce que l’on ne perd pas l’occasion d’une cohérence d’une politique culturelle ? Il est trop tôt pour répondre à cette question. Cependant, oui à la mutualisation si elle devient une hypothèse d’enrichissement, de développement. Non si elle se fait au détriment du service rendu ».

 

Au delà de la Normandie. Yanic Soubien veut apporter à cette politique culturelle « une dimension nationale. Il faut porter tous ces projets qui sont présentés en dehors de la région ». Il y a le théâtre, mais aussi le cinéma. « C’est une source qui ne se tarira jamais. La Normandie possède une mosaïque de territoires qui ne racontent pas la même histoire ». La peinture n’y échappe pas. « Avec Normandie impressionniste, les Normands se sont rendus compte que les peintres ont su appréhender les pays et les rendre dynamiques ». Et la musique ? « C’est un univers qui nous échappe, qui s’est complexifié. Des talents émergent tous les jours et mériteraient d’être soutenus ». Dans le domaine des musiques actuelles, Booster est un dispositif qui « paraît très bien ». Les Concerts de la Région à Rouen est « un événement ambitieux et courageux. Le festival de Beauregard est ouvert à un public du grand Ouest qui a les moyens. Mais ce n’est pas suffisant. Ces concerts permettent de rendre accessible de belles scènes à un large public ».