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« Etre en alerte »

photo Oscar Vazquez
photo Oscar Vazquez

Amandine Beyer fait partie de ces musiciennes qui hypnotisent. Violoniste itinérante, elle se plaît à donner des concerts dans le monde entier en solo ou avec diverses formations et à garder une partie de son temps à l’enseignement. Musicienne baroque reconnue, Amandine Beyer a enregistré en 2011 les Sonates et Partitas de Bach, un disque largement salué. Son travail sur cette musique ne s’arrête pas là. Elle le poursuit avec Partita 2, une pièce d’Anne Teresa de Keersmaeker et Boris Charmatz interprétée samedi 14 février à l’Opéra de Rouen. Elle joue ces Sonates et Partitas jeudi 14 août à Fécamp lors des Musicales de Normandie.

 

C’est un nouveau face à face avec Bach. Vous aimez le retrouver régulièrement.

Oui, j’aime le retrouver régulièrement. Des fois, c’est plus compliqué que d’autres. C’est en fait un programme compliqué physiquement et techniquement. Lorsque l’on travaille sur d’autres projets, il faut s’y replonger. Je m’y emploie depuis quelques jours.

 

Est-ce à chaque fois un retour au point zéro ?

C’est à la fois le problème et une sorte de satisfaction parce qu’il est très difficile de s’y remettre. Si cette musique n’était pas si compliquée, peut-être y aurait-il moins de plaisir. Là, il faut mettre le pain sur la planche. Il faut réfléchir. Au fur et à mesure des concerts, il y a cependant une sorte de progression parce qu’il reste toujours quelque chose de l’interprétation précédente.

 

Est-ce que la difficulté se situe davantage au niveau technique ?

Avec ces pièces de Bach, on se retrouve à la limite des possibilités de l’instrumentiste et de l’instrument. Le violon a 4 cordes et il est difficile de les jouer en même parce que le violoniste joue avec quatre doigts. Il faut faire des compromis pour transmettre les idées du compositeur. C’est un challenge pour l’interprète mais la musique ne doit pas sonner comme un défi.

 

Comment vous préparez-vous physiquement ?

Le physique peut aussi être un problème. Il faut faire du sport et aussi étudier les partitions. C’est tout un équilibre à trouver. Lors d’un tel concert, il faut être en alerte parce qu’il peut se passer plein de choses imprévues. Jouer Bach n’est pas jouer juste une mélodie. Il faut jouer la mélodie et l’accompagnement, chercher une fusion.

 

Que ressentez-vous lorsque vous travaillez ces « Sonates » et « Partitas » de Bach ?

C’est plus qu’un émerveillement face à la construction d’une pièce, à la pensée d’un compositeur. Il faut aller au bout de ce qui est possible. L’émotion est garantit par l’adrénaline.

 

Est-ce que ce répertoire vous laisse davantage de liberté dans l’interprétation ?

Ce répertoire est très écrit et très pensé. Il n’y a pas de place pour l’improvisation et l’ornementation. Le texte est très clair et très imposant.

 

  • Jeudi 14 août à 20h30 au palais Bénédictine à Fécamp. Tarifs : 15 €, 12 €, gratuit pour les moins de 18 ans. Réservation au 09 53 23 27 58 ou sur www.musicales-normandie.com