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Expo à Rouen : Le tableau de Masséot Abaquesne

C’est une deuxième rétrospective présentée cette saison en France après celle du musée national de la Renaissance, château d’Ecouen. Divers objets d’art d’exception sont exposés jusqu’au 3 avril au musée de la Céramique à Rouen. Tous sont signés par Masséot Abaquesne, faïencier rouennais du XVIe siècle. Parmi eux, il y a le magnifique panneau de La Construction de l’arche de Noé.

 

Le premier faïencier français. Masséot Abaquesne (1500-1564) est né à Cherbourg. Sa vie professionnelle, il l’a menée à Rouen, alors une capitale artistique, un foyer de la Renaissance et une ville de parlementaires et de personnes aisées. Masséot Abaquesne est le premier faïencier de France et a aussi le sens des affaires. La faïence se vend très cher. Mieux vaut être non loin d’une clientèle fortunée.

Masséot Abaquesne travaille dans un atelier installé sur la rive gauche de Rouen dans l’actuel quartier Saint-Sever. « Très vite, il reçoit des commandes, notamment une de plus de 4 000 pots de pharmacie », remarque Pauline Madinier-Duée, conservateur du patrimoine. Dans sa manufacture, Masséot Abaquesne réalise divers objets d’art, des carreaux de pavement présentés jusqu’au 3 avril au musée de la Céramique à Rouen lors de cette exposition Masséot Abaquesne, l’éclat de la faïence à la Renaissance.

Comment reconnaître une pièce de Masséot Abaquesne ? « Pour les carreaux, il avait trouvé une méthode pratique. Il avait construit des gabarits en bois. Ses carreaux avaient tous les mêmes tailles (11 x 11 x 2,5 cm). Ils avaient en dessous les mêmes dessins parce qu’ils séchaient sur une même toile. Ils comportaient enfin un chiffre et un symbole pour faciliter la pose », explique Pauline Madinier-Duée. Masséot Abaquesne utilisait des couleurs facilement identifiables avec ce côté acidulé.

 

Un tableau de faïence. Le maître de la faïence a travaillé pour les personnages importants du royaume, dont Anne de Montmorency, proche de François Ier. Une commande très importante puisque Masséot Abaquesne a dû représenter L’histoire du Déluge. « Il était le seul en France à pouvoir réaliser une telle œuvre », commente Pauline Madinier-Duée. Ce triptyque du milieu du XVI siècle, conservé au musée national de la Renaissance-château d’Ecouen, raconte la Construction de l’arche de Noé, l’embarquement des animaux et la scène de désolation à la fin du déluge. Pour cette exposition au musée de la Céramique, la conservateur du patrimoine a choisi la première partie. On voit ainsi Noé dirigeant le chantier, les charpentiers qui s’affairent. « Les visages sont très expressifs. Les drapés sont magnifiques. Le paysage est bien traité. Les visiteurs ne s’attendent pas à voir une telle œuvre », tel un véritable tableau de peintre tant les détails sont soignés.

 

  • Jusqu’au 3 avril, tous les jours, sauf le mardi et le 1er mai, de 14 heures à 18 heures, au musée de la Céramique, 1, rue Faucon à Rouen. Tarif : 4 €. Renseignements au 02 76 30 39 18