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Festival à Giverny : accord et désaccord entre musique et maths

MazliakIl est question de musique et aussi de mathématiques samedi 29 août au musée des impressionnismes lors du festival de musique de chambre à Giverny. Avant un concert consacré aux Variations Goldberg, Laurent Mazliak, mathématicien, violoncelliste et chanteur raconte les liens complexes entre la musique et les maths. C’est une conférence ludique à une voix et un instruments.

 

Depuis combien de temps vous intéressez-vous à la relation entre mathématiques et musique ?

Lors de ma formation, j’ai pensé avec les deux disciplines en même temps. Dans mon cycle universitaire, il y avait une série de modules qui encourageaient la transdisciplinarité. Je me suis intéressé aux liens entre mathématiques et musique d’un point de vue intellectuel et aussi parce que c’est un lieu commun. Le plus souvent ce sont les mathématiciens qui s’intéressent à la musique.

 

Lors de la conférence racontez-vous l’histoire de ces liens ?

Non, je n’ai pas le temps de faire un historique complet. J’ai choisi un certain nombre de moments emblématiques de cette relation.

 

Lequel préférez-vous ?

C’est difficile à dire. En fait, j’essaie de comprendre quand ces liens sont devenus un lieu commun. J’essaie de démystifier. Dans tout cela, je suis convaincu qu’il y a une grande part de folklore. Il ne faut pas à tout prix prouver un rapprochement entre les deux disciplines. Cependant, lorsque je regarde la période des antiquités grecques, l’harmonie du monde est très importante d’un point de vue historique, philosophique. Il y a eu la construction d’un modèle qui rend compte de l’appréhension du monde. La musique est un peu présente à cette époque. Bien plus tard, il y a eu Bach. Je suis avant tout séduit par sa musique. Elle me comble bien davantage que sa construction formelle. Celle-ci est d’une grande rigidité. Pourtant, il a réussi à trouver un équilibre extraordinaire. Une liberté d’écriture.

 

Comment est-il possible d’établir des liens entre une discipline qui fait appel à l’émotion et l’autre à la rigueur ?

Vous avez à la fois raison et tort. Raison parce que la structure qui sous-tend l’activité mathématique et musicale n’est pas de même nature. En revanche, vous avez tort parce qu’il y a une forme de construction en musique et en mathématiques. Pour moi, la musique reste du son organisé. Il y a donc cette idée d’organisation que l’on retrouve dans l’activité mathématique et dans toute activité de pensée. Par ailleurs, dans les mathématiques, il y a beaucoup d’émotion. Je n’exagère pas tant que cela. Des mathématiques sans émotion, ce ne sont pas des mathématiques. Il y a dans la démarche de cette discipline un appel à une intuition.

 

L’arrivée de l’informatique a-t-elle bouleversé les choses ?

Je pense que l’arrivée de l’informatique a permis de réaliser des constructions étaient jusqu’alors inaccessibles. Avec un ordinateur, on peur construire n’importe quel son. Ce qui n’est pas possible avec des moyens naturels.

 

  • Samedi 29 août à 20 heures au musée des impressionnismes à Giverny.
  • Tarifs : 17 €, 10 €. Réservation au 09 72 23 33 52 ou sur www.concertclassic.com
  • Programme complet : ici