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Festival Viva Cité : deux épopées avec la CIA

photo Erik Damiano

La liberté est le sujet de deux spectacles de la Compagnie internationale Alligator qui joue dans le in de Viva Cité. Le festival dédié aux arts de la rue commence vendredi 30 juin avec Vendredi Debout et se poursuit samedi 1er et dimanche 2 juillet avec Dessous d’histoire.

C’était un élan de citoyenneté. Frédéric Michelet a suivi Nuit Debout. « Je n’ai jamais cru que nous allions vers une révolution. C’était une agitation philosophique que nous n’avions pas vue depuis plusieurs années. Il était difficile d’être seulement spectateur. J’étais petit mais cela m’a rappelé les événements de mai 1968. Les politiques, les médias, les philosophes ne sont pas restés indifférents à ces rassemblements ». La Compagnie internationale Alligator, non plus.

Pour le lancement de la 28e édition de Viva Cité vendredi 30 juin, la troupe de Frédéric Michelet rend un hommage au mouvement citoyen né après la première manifestation contre la loi Travail à Paris en mars 2016. Vendredi Debout est un souffle de liberté. Outre le clin d’oeil à Nuit Debout, « nous avons voulu écrire un réquisitoire contre l’état d’urgence qui n’est plus exceptionnel. C’est une situation dangereuse. Cet état casse les libertés. Nous sommes de plus en plus cernés. Dans notre spectacle Rue Jean Jaurès, nous utilisons à un moment un pistolet. Parfois on nous interdit de l’utiliser. Parfois, on nous le confisque. Nous sommes soumis à des contraintes de plus en plus fortes. Ce qui coûte cher. Il ne faut pas oublier que la diffusion des arts de la rue a diminué de 26 % en 2016. Un spectacle sur quatre a été annulé. Cet état d’urgence est aussi démagogique. Pourquoi ne prend-on pas de mesures sur les marchés ? », s’insurge Frédéric Michelet.

Une traversée de 2 400 années

Lors de Vendredi Debout, la Compagnie internationale Alligator, avec les Batteurs de pavés, lira divers textes évoquant la liberté, la culture. Jusqu’à ce que certains viennent perturber le spectacle. Mais pour Frédéric Michelet, « jamais la culture ne s’arrêtera. Et nous la partagerons ensemble ».

De liberté, il en est aussi question dans Dessous d’histoire. Avec cette nouvelle création, la Compagnie internationale Alligator traverse 2 400 années pour raconter les mouvements de révolte et redonner vie à des personnages illustres. « Pendant tout ce temps, nous nous sommes aussi attardés sur la manière dont les peuples ont su à chaque fois rebondir . Ils ont toujours repris le chemin de la reconstruction. Ce qui permet d’aller plus loin ». Dessous d’histoire ressemble à une grande épopée fantastique dans laquelle certains hommes bien connus se font taper sur les doigts

 

  • Vendredi Debout vendredi 30 juin à 19 heures place de l’Hôtel-de-Ville à Sotteville-lès-Rouen
  • Dessous d’histoire samedi 1er juillet à 17 heures et dimanche 2 juillet à 18 heures : rendez-vous au 254 de la rue de Paris à Sotteville-lès-Rouen.
  • Spectacles gratuits
  • Programmation complète sur www.atelier231.fr