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Françoiz Breut à l’ECFM : « C’est laborieux de trouver le mot juste »

francoizbreutFrançoiz Breut écrit, compose, chante, dessine… Dans son sixième album, Zoo, elle a pour la première fois entremêlé tous ses talents tant les textes de ce disque aux arrangements subtils évoquent des images empreintes d’une douce fantaisie et créent des ambiances joyeuses. Françoiz Breut surprend, touche, amuse et caresse toujours avec sa voix mélancolique et délicate. Elle est en concert jeudi 24 novembre à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu dans le cadre du festival Chants d’Elles. Gagnez vos places en écrivant à relikto.contact@gmail.com

 

Comment se conjuguent le dessin, l’écriture et la musique dans votre travail ?

Je dessine tout le temps. Le dessin vient nourrir les chansons. Quand je dessine, cela me permet de réfléchir. C’est un travail très solitaire alors je peux être dans la réflexion. J’écoute la radio et je trouve des sujets de chanson. Quand j’écris, je lis beaucoup. Je fais des recherches. Je suis très concentrée sur le sujet. En fait, je dois m’investir davantage.

 

Pourquoi ?

Je n’écris pas comme cela sur une page blanche. C’est en lisant que je trouve mes idées. Je retiens un mot, une idée. Je vais chercher les significations des mots. Je m’amuse. C’est comme si je faisais des collages. J’écris un thème, une histoire que je travaille ensuite avec Stéphane Daubersy pour trouver les ambiances.

 

Sont-ce les mêmes collages qu’en dessin ?

Ce n’est pas tout à fait la même technique. Pour le dessin, je prends ce qui existe et j’assemble. Je n’ai jamais été une grande dessinatrice. Ce que j’aime, c’est voir des choses s’assembler et attendre qu’il se passe quelque chose. Il y a beaucoup d’imprévus. Comme dans la musique.

 

 

 

Votre but a toujours été de raconter des histoires ?

Non, pas seulement. Il y a des choses assez réalistes. Notamment dans ce disque même si c’est un peu enjolivé. Cela évoque la disparité des paysages. Quand on écoute, ce n’est pas toujours évident. Mais je suis partie du réel. Écran total parle des personnes qui sont sans arrêt devant leur écran. C’est aussi très réaliste. Après toutes les autres histoires sont très proches du conte.

 

Avez-vous choisi le conte pour sa dimension fantastique ?

Peut-être parce que je n’ai pas entendu assez d’histoire dans mon enfance. Cela fait du bien de se retrouver dans une autre époque. Cela permet de garder une part d’enfance et de rester bien en vie. J’aimerais explorer davantage cette dimension.

 

Pensez-vous à un concept-album ?

Je me pose des questions pour la suite. Est-ce bien de rassembler des histoires ? Est-ce que ça vaut la peine de faire un disque. Je n’ai pas encore eu le déclic. Je réfléchis. Je ne sais pas comment cela va se déclencher. J’ai besoin de ces temps de réflexion parce que j’ai du mal à faire tout en même temps. Je ne peux pas écrire et être sur la route. Lors de l’enregistrement, tout comme la préparation du live avec de nouveaux musiciens, je me suis consacrée uniquement au travail musical.

 

Dans l’album, vous avez inséré vos dessins. Pourquoi avez-vous souhaité donner une interprétation en images de vos chansons ?

Ça m’amuse. Quand j’écris, j’ai un film qui passe dans ma tête. J’avais envie de mettre tout cela en images. Cela apporte un plus aux morceaux. D’autant que l’on ne peut pas tourner des clips sur tous les titres.

 

Vous avez conçu cet album une nouvelle fois avec Stéphane Daubersy. Qu’a t-il apporté à votre travail ?

C’est mon bras droit depuis sept ans, un vrai coach. Il m’a fait déclencher des choses au niveau de l’écriture, de la musicalité des mots. Ecrire en français, ce n’est pas simple. Contrairement à l’anglais. Sur ce disque, il y a eu encore plus un travail par rapport aux mots avec un côté ludique. Je suis allée jusqu’au bout de ce que l’on peut faire de la langue. C’est laborieux de trouver le mot juste ».

 

  • Jeudi 24 novembre à 20h30 à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu. Tarifs : 13 €, 9 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 36 95 80
  • Première partie : Ala.Ni