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French 79 à Ouest Park : « la musique invite à aller vers l’image »

photo Cauboyz

Producteur, compositeur, guitariste, chanteur… Il est tout cela à la fois. Simon Henner, aka French 79, évolue au sein de Nasser et Husbands. Il a collaboré avec Kid Francescoli, Martin Mey… Le voilà lancé dans une aventure en solitaire avec la sortie d’Olympic, un premier album de musique de pop électronique très réussi, avec des titres mélodieux, des ambiances éthérées et également des pépites dansantes. French 79 est à l’affiche du festival Ouest Park qui se tient du 6 au 8 octobre au Fort de Tourneville au Havre. Entretien avec Simon Henner.

Quel plaisir avez-vous ressenti lors de votre travail en solitaire ?

C’est le plaisir du changement. Quand on est en groupe, on échange, on réfléchit ensemble. Là, c’était plus introspectif. C’était aussi plus spontané parce que les décisions se prennent plus rapidement. Mais cela n’empêche pas la réflexion. Il y avait peut-être des choses dont j’étais moins sûr. Pour cet album, j’ai davantage composé. J’avais une quarantaine de titres avant l’enregistrement.

Quelle était l’idée de base ?

Je n’en avais pas vraiment. Je suis parti sur quelque chose de très électro, sur de la musique de clubbing. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de mettre là-dedans des mélodies. Ce qui apporte un côté pop à cet album. Au départ, je ne voulais pas. J’avais envie de moins de pop, moins de rock mais de musiques de club.

Il y a un côté très contemplatif aussi.

Oui, carrément. En fait, je souhaitais que cet album s’écoute aussi. Pas seulement qu’il se danse. Même si c’est très bien. Quand je vois un dj tout seul derrière ses platines et plein de monde en train de danser et de sauter devant lui, c’est grisant.

Que ressentez-vous tout seul sur scène ?

C’est complètement différent. Quand le concert se passe bien, on prend tout pour soi. En revanche, quand on est dans une salle avec peu de personnes, c’est dur. Et on ne peut pas se retourner vers ses copains.

Vous nouez un lien très fort entre la musique et l’image. Pourquoi ?

Quand j’ai commencé à faire de la musique, elle était très présente dans la pub et le cinéma. Je pense que la musique invite à aller vers l’image. J’ai toujours des images dans la tête quand je compose de la musique. Cela a souvent un lien avec ce que j’ai pu voir la veille. Si j’ai regardé un documentaire sur des poissons, la musique sera plus vaporeuse. Si j’ai vu un film d’action, elle sera plus énervée. C’est mon humeur.

Est-ce que l’actualité nationale ou internationale vous influence aussi ?

Non, je ne fais pas de musique engagée. Je n’ai pas de message à faire passer. Seulement des émotions. Sinon, j’écrirais des textes et des poèmes.

Vous arrive-t-il d’écrire ?

Oui mais je ne dévoile pas mes textes pour l’instant. Ce sont de petits scénarios. Je les garde parce que je n’ai pas la prétention de dire que ce sont de belles choses.

Quelles sont vos références au cinéma ?

Il y en a plein. Je n’ai pas de réalisateurs préférés. J’aime des univers. Je regarde des films par genre et par période. Depuis quelque temps, je me penche sur les comédies françaises des années 1980. J’ai passé un moment avec les films de Hannecke… J’ai toujours aimé le cinéma. Je fais partie de cette génération des années 1980-1990 qui a grandi avec les films du dimanche soir. Les musiques étaient super. Notamment celles de François de Roubaix. Dans ces films, il y avait un travail énorme. Ce qui a amené la French Touch.

Et en musique ?

Il y a eu la musique classique, le jazz… Les vraies influences viennent de la musique que l’on écoute à l’adolescence. Pendant quatre ans, j’ai bloqué sur Nirvana. Aujourd’hui, c’est facile d’écouter de la musique, d’en découvrir. J’aime surtout les belles mélodies.

Qui vous a porté vers les musiques électroniques ?

C’est simple : c’est Daft Punk. Avant je n’en écoutais pas. Le groupe a su parler aux gens qui aimaient la pop et le rock. Après, je me suis fait ma culture. Je fais d’ailleurs très attention à la qualité du son.

 

La programmation

  • Vendredi 6 octobre : Morcheeba, Keziah Jones, Georgio, Timber Timbre, Mat Bastard, French 79, Ko Ko Mo, Irene Dresel, The Buttshakers, la Poison.
  • Samedi 7 octobre : Metronomy, Dub Inc, Mr Oizo, Ludwig von 88, Hanni El Khatib, Orchestre tout puissant, Nova Twins, Aloha Orchestra, The Jacques, Lysistrata
  • Dimanche 8 octobre : Féfé, Mai Lan, Scars, Freez, MNNQNS

Les infos pratiques

  • Du 6 au 8 octobre au Fort de Tourneville au Havre. Tarifs : 30 €, 26 € une journée, 50 € deux jours. Réservation au 02 35 19 00 38 ou sur http://letetris.fr