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Le Havre est « A vendre »

C’est le troisième week-end des Z’Estivales au Havre. Parmi les seize compagnies qui se produisent samedi 26 et dimanche 27 juillet, il y a le Thé à la rue qui a mis Le Havre A vendre, une farce sur le cynisme du libéralisme.

 

TheALaRueA vendre… Les deux agents de Luximmo sont là pour vendre Le Havre. Et tout est à acheter : les logements, les entreprises, les bureaux, les théâtres, les cinémas, les écoles, les piscines, les espaces verts, les rues… La ville appartient depuis quelques années à un groupe industriel qui souhaite à nouveau la céder en effectuant évidemment une plus value.

 

Scénario loufoque ? Pas vraiment. « Nous poussons juste le curseur du libéralisme à l’extrême. Vendre une ville, c’est extrémiste. Tout comme traiter ses habitants comme les salariés d’une grande entreprise. C’est ce qui fait de ce spectacle, une farce ». Amédée Renoux, fondateur de la compagnie du Thé à la rue avec Sophie Mesnager, joue cet agent immobilier dans A Vendre, une création en tournée depuis trois ans. Avec son assistante, il propose une visite de la ville pour « expliquer comment rentabiliser le bien. Les spectateurs deviennent complices parce qu’ils sont les éventuels acheteurs et rentrent dans la peau d’un potentiel investisseur. Il est vrai qu’ils pourraient se mettre du côté des plus faibles mais ils jouent le jeu et restent dans leur rôle de riches. Le but : que le meilleur gagne ». Dans ce jeu, l’agent domine. Il est là pour vendre.

 

A vendre est inspirée de « notre époque actuelle. Vendre l’espace public, on n’en est pas si loin. Le fait de vouloir posséder, le bonheur de posséder, c’est notre époque. L’autre interrogation : à qui appartient l’espace public ? Aux usagers, aux élus, aux industriels ? Nous mettons en parallèle le monde des affaires et les services publics. Ce peut être l’histoire d’un monde futur ».

 

 

  • Samedi 26 juillet à 18 heures, dimanche 27 juillet à 11 heures place Saint-Vincent au Havre. Spectacle gratuit.
  • Programme des Z’Estivales : ici
  • Lire le portrait de Michel Lacaille qui a une carte blanche aux Z’Estivales