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Humains monstrueux

En quelques minutes, la compagnie n°8 parvient avec brio à créer une ambiance de fin du monde complètement foutraque. Monstre(s) d’humanité jouée samedi 26 juillet aux Z’Estivales au Havre, est une pièce où l’on rit jaune.

 

imagegEt si c’était la fin du monde… Dans les pires scénarios, il y a toujours quelques survivants. Avec la compagnie n°8, restent huit êtres humains. Ils font partie de ces puissants (politiques, banquiers, industriels, leaders d’opinion…) qui ont toujours fait la pluie et le beau temps dans leur société. Là, ces hommes, élégants dans leur costume gris, et ces femmes, aguicheuses dans leur tailleur strict, sont devenus des zombies. Ils titubent, se bousculent. Ils tombent et parviennent encore à se relever. Mais ils ont perdu tout repère. Un véritable cauchemar pour ces personnes qui ont pu savourer le pouvoir.

 

Avec Monstre(s) d’humanité, la compagnie n°8 traite certes d’un sujet qui n’est pas nouveau mais avec un ton comique très féroce qui fait de cette création, présentée l’an passé à Viva Cité à Sotteville-lès-Rouen, un spectacle décapant et déjanté, une tragédie contemporaine.

 

Ces huit personnages survivants n’ont rien perdu de l’ambition dévorante, de leur cupidité destructrice et de leur cruauté dévastatrice. Ils se retrouvent dans un monde sans contrainte, sans loi, sans morale, sans barrière. De vrais rapaces qui restent assoiffés d’argent, surtout des humains qui ne savent plus très bien gérés leurs sentiments, leurs émotions et leurs angoisses. Jusqu’à se transformer en des monstres encore plus effrayants.