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Impro en toute liberté

Les matches promettent d’être bien disputés. Match aller vendredi 9 mai à Louviers, puis retour samedi 10 mai à Elbeuf entre la GIFLE de Louviers et la Semi-Lustrée de Montréal. A leur tête, deux capitaines de choc, Martin-James Vanasse, joueur de sélection nationale au Québec, et Stéphane Landry, comédien principal de Kooza, un spectacle du Cirque du soleil.

 

gifleL’improvisation théâtrale, Martin-James Vanasse a été bercé avec ça. Au Québec, son pays natal, c’est un réel sport national depuis 35 ans. « Dans les années soixante, René Lévesque nous a ouvert les yeux. Le Québec s’est réveillé. Jusqu’alors, il ne faut pas oublier que nous n’avions pas le droit, ni à notre culture, ni à notre langue, ni à notre histoire. Nous nous sommes réappropriés nos codes. Le théâtre d’impro en fait partie. On assiste aux premiers matches. TV Québec les diffuse tous les dimanches soirs. Ces émissions étaient autant voire plus suivies que le hockey ».

 

Avec le théâtre d’impro souffle aussi un vent de liberté. « Tout est possible ». Il faut cependant non seulement respecter les règles du jeu mais surtout éviter les pièges. « Les pièges à con. Parfois, il y a le con qui se réveille en nous et qui nous pousse à chercher le point. Il faut absolument lutter contre lui. Le partenaire doit être un complice et, ensemble, nous devons construire quelque chose ».

 

Donc, l’impro, ça se prépare. « Chaque semaine, nous répétons ». Ces séances de travail se déroulent au sein de la GIFLE, le Groupement d’improvisation francophone et Ligues expérimentales qu’a créé il y a 14 ans à Louviers Martin-James Vanasse, un homme de théâtre engagé. Le but de ces répétitions : apprendre à « être plus réactifs », « être ce que l’on est. C’est l’animal qui doit parler ».

 

Un animal tout de même doué de culture. « Notre ressource est notre culture. Il faut aller puiser dans les références ». Néanmoins, le théâtre d’impro questionne la place du comédien sur le plateau. « Là, il est un créateur, un auteur et non un exécutant. Par exemple Gabin, c’est l’homme qui vient défendre le truc. Le théâtre d’impro revendique aussi cela. C’est de la chair. On n’a pas toujours besoin d’être dans le texte. Il se passe parfois plus de choses quand le corps parle ».

 

L’autre piège : s’enfermer dans le même personnage. « Il est nécessaire de prendre sa copie et de la déchirer. Nous confrontons toujours à des comédiens » et aussi au public qui a des réactions immédiates.

 

Les règles

Un match d’improvisation, c’est du théâtre et du sport. Deux équipes, en tenue réglementaire, se retrouvent face à face. Au milieu d’elles, un arbitre qui fait respecter les règles et comptabilise les points. Il tire également au hasard des thèmes et un genre imposés aux joueurs lors d’une improvisation. Les équipes ont quelques secondes pour se concerter avant de se jeter dans l’arène. A la fin de chaque improvisation, le public vote pour la meilleure prestation.

 

  • Vendredi 9 mai à 20h30 au théâtre du Grand Forum à Louviers.
  • Samedi 10 mai à 20h30 à la salle Franklin à Elbeuf
  • Tarif : 8 €. Réservation par sms au 06 32 46 76 20 ou sur contact@compagniepleinelune.com