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Installation à Evreux : dans la machine des rêves

C’est une expérience à vivre, une promenade sensorielle dans le pays des rêves. La Traces Compagnie ouvre la SOMNIO[Room] samedi 16 avril au Cadran lors du festival Terres de paroles.

 

somnioroomY a-t-il encore une place pour les rêves ? C’est la question qui taraude la Traces Compagnie. Pour Jefferson Desmoulains, comédien, metteur en scène et fondateur de la troupe rouennaise, « le monde est en crise parce que l’on nous a répété : arrête de rêver. On préfère nous forger une pensée concrète, productive, productiviste… Alors le nerf de la guerre, c’est l’argent ou le rêve ? »

 

Le rêve, bien évidemment. Aussi « fou et irréalisable soit-il ». Et la Traces Compagnie compte bien lui redonner sa place, « sa légitimité ». Depuis septembre dernier, elle a entamé un Triptyque du rêve qui compte désormais une quatrième création. Aux trois pièces, A quoi tu rêves ?, une libre adaptation de La Reine des neiges, le conte d’Andersen, et Ivresse de Falk Richter, Traces Compagnie ajoute SOMNIO[Room], une installation présentée lors du festival Terres de paroles samedi 16 avril au Cadran à Evreux.

 

Cette aventure artistique a commencé par une récolte des rêves. A chacun d’écrire son rêve, de lui donner un nom, un chiffre, une couleur, un âge, un prénom, une forme… Tant de données qui n’ont pas permis à la compagnie d’en extraire des fils conducteurs. « Peut-être tant mieux. Cela révèle le caractère d’unicité », souligne Clément Longueville. Cependant, plusieurs verbes et thèmes reviennent très souvent. « Nous avons beaucoup lu des mots comme devenir, être, sentir, ressentir, aimer… et aussi paix, humanité, calme, apaisement. Beaucoup de rêves tournent autour de la mort. Il y a une crainte de la mort. Nous avons ressenti une profonde solitude également », poursuit Jefferson Desmoulains.

 

Ces mots, ces rêves, « nous ne pouvions rien faire d’autre que de les sublimer », remarque Clément Longueville. SOMNIO[Room] est une expérience sensuelle, sensorielle. La Traces Compagnie a construit un gros cube (4 x 3 mètres) avec un sol et un plafond de miroirs. Dix personnes seront invitées à entrer dans cet espace où se mêlent l’infiniment grand et l’infiniment petit, où se mélangent le son et les images de Jérémy Oury. « Nous allons créer des mondes dans lesquels chaque personne pourra se balader parce que nous allons multiplier les points de vue ». A chacun de dessiner son chemin.

 

  • Samedi 16 avril à partir de 14 heures au Cadran à Evreux. Accès libre.