/

« J’arrive à relativiser »

photo Hadrien Denoyelle
photo Hadrien Denoyelle

En moins de dix ans, Jean-Christophe Le Saout, alias Wax Tailor, a montré de nombreuses facettes de son talent. Véritable artisan du son, perfectionniste, il a surfé avec singularité sur la voie sur trip-hop. De Tales Of The Forgotten Melodies, son premier album, jusqu’à Dusty Rainbow From The Dark, sorti l’année dernière, il n’a cessé d’affiner son écriture pour créer des ambiances mouvantes. Wax Tailor a réussi à conquérir un large public. Il lui manquait la reconnaissance de ses pairs. C’est désormais chose faite puisqu’il va recevoir lundi 25 novembre à l’Olympia à Paris le Grand Prix des musiques électroniques de la part de la Sacem.

 

 

Est-ce que ce prix est important pour vous ?

Je suis toujours dans le même état d’esprit. Un prix n’est pas la chose la plus importante pour moi. Cela reste cependant révélateur de plein de choses. Il y a des professionnels qui votent, qui pensent à vous, qui reconnaissent votre travail. Et cela fait toujours plaisir. Les Victoires de la musique, c’est la même chose. C’est un regard des pairs et de la profession et il ne faut pas exagérer l’importance du truc. Mais je ne vais cracher dessus, ni sur le système. Il y a à côté de ça un parcours et ça commence à faire…

 

Il vous arrive de regarder ce parcours déjà effectué.

Oui, cela m’arrive et c’est en ça que j’arrive à relativiser. Tout est une somme de choses. Cet été, j’ai joué en extérieur sur de grandes places, dans des festivals avec 50 000 personnes. Dans ces moments-là, j’ai des espèces de flashbacks et ça donne le tournis.

 

2013 aura été une belle année pour vous.

Tout s’est super bien passé. La tournée reprend dans deux semaines en Grèce, en République Tchèque, en Pologne, en Italie, sur l’île de La Réunion jusqu’à fin novembre. Je suis vraiment très content de cette tournée et du choix effectué pour l’album. Un choix qui n’était pas si aventureux. Quand j’en ai parlé, beaucoup m’ont dit que c’était casse-gueule, que ça ne passerait pas. En fait, c’est bien passé sur l’album et en salle.

 

 

Quelle suite donnerez-vous à ce Dusty Rainbow From The Dark ?

Je vais à nouveau travailler avec un orchestre symphonique, l’orchestre du conservatoire de Lille. C’est un gros travail d’orchestration. Il y aura des représentations à Lille, Paris, Nantes, Montpellier, Lyon. J’espère présenter ce projet à l’étranger à Mexico avec l’orchestre national, aussi à Montréal et New York. A chaque fois, il faut refaire le travail de lecture et de répétition. Mais le jeu en vaut la chandelle. Je vais pouvoir revisiter les quatre albums et aussi des titres que je ne joue jamais.

 

Et Rouen ?

Malheureusement non. Suite au Mayfly, j’aurais aimé retravailler avec l’orchestre de l’Opéra de Rouen. Mais ce sont des problématiques lourdes et nous ne sommes pas dans la même temporalité.

 

Vous avez vraiment aimé travailler avec un orchestre. Vous en parlez souvent et vous recommencez.

C’est ce qui m’a le plus touché jusqu’à présent. Cela a été un moment où j’étais, malgré tout, aussi spectateur sur scène. Ce que nous avons présenté est véritablement ce que j’avais en tête. Par ailleurs, j’ai beaucoup apprécié le fait d’imaginer un moment pour une salle assise. Cela permet d’installer une atmosphère.

 

 

Avez-vous le temps de penser au prochain album ?

J’ai déjà des idées. Je ne serai pas dans la lignée du précédent album. Il y a peu de chance qu’il n’y ait pas de porosité avec ce qui va être fait.

 

Autres infos sur www.waxtailor.com