José Garcia est Fonzy

photoJosé Garcia devant la caméra et Isabelle Doval derrière. On avait déjà vu cela avec Rire et Châtiment, sorti il  y a dix ans. Le couple – ils sont mari et femme – est à nouveau réuni dans Fonzy, une adaptation du film québécois Starbuck qui sort mercredi 30 octobre. En attendant, José Garcia et Isabelle Doval sont en pleine tournée promo et ont fait étape vendredi 11 octobre au cinéma Pathé à Rouen.

 

 

 

Diego Costa travaille dans la poissonnerie familiale avec son père, Ramon, et ses deux frères, Enrique et Manuel. A 42 ans, il reste un grand adolescent. Il est bien difficile de lui confier une quelconque responsabilité. Mais Diego Costa est un être immensément généreux. Un jour, il découvre qu’il est le géniteur de 533 enfants + 1. 533 parce qu’il a fait don à maintes reprises de son sperme sous le pseudonyme de Fonzy pour un laboratoire de recherche. Or, 142 d’entre eux se sont regroupés dans un collectif pour demander la levée de l’anonymat du donneur. Et un parce que sa fiancée Elsa est enceinte. Un réel bouleversement pour cet homme qui dévoile un profond désir de paternité. Dans ce rôle de Diego Costa, on découvre un autre José Garcia. Loin de ces personnages qui sont la plupart du temps dans la démesure et qui font rire, il sait se faire tendre, émouvant, être dans la sensibilité et non dans la sensiblerie. Il a gardé son énergie pour faire du BMX, un match de foot et planer dans un simulateur de chute libre.

 

Pourquoi avez-vous accepté ce rôle ?

Au départ, je ne me voyais pas porter une histoire comme celle-là, ce rôle-là. Je me méfie de ces personnages avec une telle bonté, une telle humanité. Je n’y vais pas naturellement. Pour moi qui pars vite dans l’énergie c’est un piège, un danger. Quand Isabelle me l’a proposé, elle m’a dit : je vais t’emmener vers quelque chose où tu n’as pas l’habitude d’aller. Elle m’a dirigé de A à Z.

 

Avez-vous apprécié d’être dirigé de cette manière ?

C’est agréable mais j’en ai pris plein la gueule. Je savais que cela n’allait pas être facile. Il faut aller dans la comédie et laisser venir l’émotion et la tendresse. C’est désormais un autre axe que je vais pouvoir faire évoluer.

 

Qu’aimez-vous dans ce personnage de Fonzy ?

Fonzy fait partie de ces personnes qui me fascinent, qui ont un cœur qui se dilate, qui ont une immense capacité d’aimer. Récemment, j’ai vu un documentaire sur Mère Teresa, sur Sugar Man. Ils sont vraiment fascinants. Ils sont la bonté. Dans le film, j’ai essayé d’être un edelweiss dans un monde de glace.

 

 

On se méfie toujours des remakes qui peuvent être de pâles copies insipides. Avec Fonzy, Isabelle Doval a surmonté tous les écueils en apportant un véritable propos sur ces enfants nés après insémination artificielle avec don de sperme. Ils ne peuvent connaître leur géniteur et en souffrent. Elle filme cette souffrance qui s’exprime de différentes manières. Et la réalisatrice leur donne la parole dans ce film joyeux, coloré et gorgé d’humanité.

Isabelle Doval montre également un homme en construction. « Pour lui, c’est un parcours initiatique. Il va vers eux mais ne se substitue pas aux parents. Il vient les aider, se confronte au quotidien, découvre des enfants cabossés. Il cherche comment on fait et il est dans une envie de réparation ». La réalisatrice réussit à montrer une beauté intérieure, des regards et des expressions que l’on ne connaissait pas de José Garcia. Il y aurait bien de l’amour là-dessous.

 

  • Fonzy
    D’Isabelle Doval
    Avec José Garcia, Audrey Fleurot, Lucien Jean-Baptiste, Arnaid Tsamère, Gérard Hernandez…
    Sortie le 30 octobre