La Chorale Au Cours de l’Iton chante à Arras avec Akim Amara

photo : Valérie Gall

La chorale Au Cours de l’Iton poursuit son aventure musicale avec Akim Amara et le quatuor Altaïs dans le Pas-de-Calais. Elle chantera mardi 9 avril le matin lors des commémorations de la bataille d’Arras et participe au spectacle Oublier Wellington le soir.

« On ne part pas en tournée. On part en colo ». Direction Arras pour 45 chanteuses et chanteurs amateurs de la chorale Au Cours de l’Iton. Tous accompagnent Akim Amara avec le quatuor Altaïs ce 9 avril, date anniversaire de la bataille d’Arras lancée lors de la Première Guerre mondiale. Ils chanteront le matin à 6h30 lors des commémorations officielles trois titres du spectacle Oublier Wellington qu’ils donneront le soir juste devant la Carrière Wellington. Pour tous, ce seront des retrouvailles après la création en avril 2017 à la salle de spectacles du pays de Conches à Conches-en-Ouche et une représentation en novembre à l’Hôtel du Département de l’Eure à Évreux.

Carole, Émilie et Nathalie n’auraient manqué pour rien au monde ce voyage. Les deux premières font partie de la chorale Au Cours de l’Iton depuis sa fondation par Olivier Gall à Brosville, dans l’Eure, il y a quinze ans. « J’avais emménagé dans le village avec mon mari pendant l’été. À la rentrée scolaire, je trouve un flyer dans la boîte aux lettres. Pour nous, une chorale, c’était une façon de s’intégrer, raconte Carole. Nous arrivions de Marseille où je chantais déjà dans une chorale d’amateurs. J’ai toujours chanté dans les églises. Cela fait partie de ma vie et m’apporte un grand équilibre. C’est une bonne façon d’extérioriser, de faire sortir les émotions et ce que l’on a envie de crier ».

« Une chorale un peu folle »

Émilie est allée chercher « un plaisir de chanter, de partager. C’est un bon moyen de rencontrer les habitants du village. Comme la chorale s’ouvre aussi aux enfants, on chante en famille. Et ça, c’est très agréable ». Quant à Nathalie, elle a intégré le groupe il y a trois ans après avoir vu un des spectacles. Elle a été conquise non seulement par le répertoire mais aussi par l’ambiance du groupe. « C’est une chorale un peu folle ».

Le chef de chœur, Olivier Gall, est le premier à apporter son grain de folie. « Il joue sur l’originalité. Avec ses arrangements, on se demande toujours où il va nous emmener. Il nous surprend souvent », confie Émilie. « Olivier a une personnalité artistique assez impressionnante », ajoute Carole. On s’amuse, on mange bien, on rit beaucoup au sein de la chorale Au Cours de l’Iton. Et on travaille beaucoup. « Olivier est suffisamment charismatique pour tenir 50 choristes. Je n’avais jamais chanté. Au bout de trois ans, j’ai fait de réels progrès. Il a une vraie exigence ».

Olivier Gall traverse avec les chanteuses et chanteurs de la chorale un répertoire français et anglais. « Cerise sur le gâteau », selon Nathalie, il leur a proposé de collaborer avec des artistes professionnels. Ces rencontres avec les artistes sont « gratifiantes. Elles nous boostent. Nous répétons avec eux et nous sommes accueillis dans un lieu professionnel où nous donnons un vrai concert. Lors de ces moments-là, nous sommes portés par quelque chose ». « Avec eux, on touche du doigt des choses hors du commun, remarque Carole. On découvre divers univers musicaux, de nouvelles personnalités. À chaque fois, c’est une belle découverte. Cette chorale m’a permis de progresser dans un répertoire qui n’était pas le mien. En les chantant, on découvre les chansons. On comprend que, derrière chacune, il y a une histoire ».

Jusqu’à Arras

Il y a eu une première collaboration avec La Maison Tellier puis avec Akim Amara autour de Oublier Wellington, un spectacle musical qui revient sur un épisode de la Première Guerre mondiale, la bataille d’Arras. Gustave Desrosiers, ancien officier canadien de l’armée britannique se souvient 24 000 soldats qui ont séjourné pendant neuf jours dans la carrière Wellington, creusée sous la ville d’Arras. Des hommes avec leurs souvenirs, leurs angoisses, leurs doutes et une femme, Jenny, dont le visage est dessiné sur la paroi de la grotte.

« C’est une histoire forte qui nous a portés, se souvient Nathalie. C’est très bien écrit et il y a la voix d’Akim… ». « C’est l’histoire de mon grand-père », poursuit Émilie qui est allée visiter la carrière Wellington. « Ça prend aux tripes », d’après Carole. « Le spectacle est ancré dans l’Histoire. La portée émotionnelle de chaque chanson est importante. On sait que ce ne sont pas de vrais personnages mais ils ont existé d’une manière ou d’une autre. C’est une réalité qui bouscule ».

Aller à Arras pour les choristes d’Au Cours de l’Iton, « c’est fabuleux, un projet d’exception ». Tous sont « super excités » mais n’oublient qu’il y a « un enjeu. Nous allons chanter sur le lieu où tous ces soldats ont vécu. Il y aura une vive émotion ». La prochaine étape de cette aventure à la fois artistique et humaine : un enregistrement ? « Là, on va se la péter ».

Infos pratiques

  • Mardi 9 avril à 6h30 et à 19 heures devant la carrière Wellington à Arras.