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La philosophie de la vie selon Odezenne

photo Edouard Nardon et Clément Pascal

Odezenne a fait son retour à l’automne 2018 avec un quatrième album, Au Baccara. La tournée du trio fait étape vendredi 9 novembre au 106 à Rouen.

photo Edouard Nardon et Clément Pascal

Classer Odezenne dans la case rap serait bien réducteur. Le trio, originaire de Bordeaux, poursuit ses expérimentations musicales dans un nouvel album sorti en octobre 2018. Au Baccara est une suite logique de Dolziger St. 2. Le rap se teinte davantage d’autres genres. Les guitares et les batteries laissent davantage de plateaux machines. « Les synthés, c’est notre truc de guerre, confie Jacco. Nous en achetons régulièrement. Cela permet d’avoir un meilleur son, d’élargir la palette », d’être plus proche de la chanson. « C’est voulu. Depuis longtemps, nous voulons faire de la chanson. Pas un truc stylé mais quelque chose de très large. La chanson parle à tout le monde. Dans notre façon d’écrire, cela laisse plus de place pour inventer ».

L’écriture des titres d’Odezenne est un jeu de ping-pong entre Jacco et Alix, « Depuis le début du projet, c’est très instinctif. Écrire, c’est très compliqué. Si on commence à penser à ce que nous voulons écrire, ça tombe à l’eau. Rien n’est prémédité. Nous jouons avec les mots, avec les rimes. Et, au milieu, se dessine une histoire ». Un travail effectué à partir des boucles de Mattia.

Savoir perdre

Pour Odezenne, loin du jeu, Au Baccara est « un style de vie. Nous sommes confrontés en permanence à des choix. On ne sait pas toujours comment faire mais il faut choisir. Avec ce titre, nous voulions aussi évoquer la peur de perdre. Aujourd’hui, dans la société, on n’a pas le droit de perdre. Nous, nous avons ce luxe et il ne faut pas avoir cette peur de perdre. Le plus important est d’avancer ».

Dans Au Baccara, il est aussi question d’amour, du temps. « Tout passe trop vite. Nous avons souhaité donner une dimension poétique à ce sujet. Plus tu avances dans la vie, plus les choses sont extraordinaires ». Il y a de la colère et aussi beaucoup d’insouciance. « Cela a un lien avec ce que l’on vit. Nous voyageons, nous rencontrons plein de gens. Nous sommes toujours en mouvement. Et ce, en toute liberté. C’est un autre luxe ». Au Baccara est une photographie en clair obscur pour souligner touts les paradoxes de la vie.

 

Infos pratiques

  • Vendredi 9 novembre à 20 heures au 106 à Rouen. 
  • Première partie : Moussa
  • Tarifs : de 22,50 à 13,50 €. Pour les étudiants : carte Culture. 
  • Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com