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La vie à un poste de frontière avec Le Paon dans le ciment


Maîa est une plongée dans la vie d’hommes postés à la frontière entre deux mondes pour raconter la peur de l’inconnu. C’est le thème du nouveau spectacle de la compagnie rouennaise Paon dans le ciment présenté mercredi 3 avril au Rive gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Cette nouvelle création peut être une réaction à la précédente. Avec Rosie, la compagnie Paon dans le ciment évoquait la manière dont il était possible de vivre et de préserver les liens entre les hommes dans un pays en guerre. Maîa raconte l’inverse en interrogeant les raisons pour lesquelles les êtres réussissent à s’éloigner les uns des autres jusqu’à créer des violences.

Mattia Maggi s’est bien évidemment inspiré de l’actualité, de littérature, de films, notamment celui de Samuel Maoz, Foxtrot, pour écrire Maîa avec la compagnie Paon dans le ciment. « Ce spectacle s’est construit sur le plateau avec les 5 comédiens à partir de chantiers. Cela a amené beaucoup de surprises. Tout comme le mélange de théâtre, de danse et de musique. Parfois, nous avons besoin de mots pour expliquer les choses. À d’autres moments, cela se fait davantage en mouvements ou en musique. Les trois disciplines sont complémentaires et se nourrissent ».

Jusqu’au chaos

Présenté mercredi 3 avril au Rive gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray, Maîa raconte la vie de 5 hommes à un poste de frontières avec leurs doutes et leurs rêves. Une limite comme une « sorte de miroir entre deux mondes. Ils peuvent se retrouver soit du bon, soit du mauvais côté ». Pour garder cette ligne infranchissable, les tensions vont se multiplier jusqu’à produire du chaos. « C’est une chose inévitable. À force de vouloir fermer des territoires, on se ferme soi-même. On s’enferme dans une solitude. On ne va plus vers l’autre. On n’apprend plus à se connaître et on a peur de l’inconnu ».

À ce sujet sérieux et dramatique, la compagnie Paon dans le ciment y a ajouté de l’humour, un ton grinçant et une pointe d’absurdité. « Sans jamais tomber dans la caricature », insiste Mattia Maggi. Maîa raconte avant tout la fragilité des hommes.

Infos pratiques

  • Mercredi 3 avril à 20h30 au Rive gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray.
  • Tarifs : de 15 à 8 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 32 91 94 94